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Espagne

Législatives en Espagne: fin de campagne pour une fin du blocage politique?

Après les législatives d’avril dernier, et l’échec des négociations pour former le gouvernement, les espagnols retournent aux urnes dimanche 10 novembre. La campagne s’est terminée vendredi 8 novembre. Le Parti socialiste ouvrier espagnol a tenu son dernier meeting à Barcelone, tandis que le Parti populaire était à Madrid.

Le président du gouvernement sortant, Pedro Sanchez a appelé au rassemblement des progressistes sous la bannière socialiste.
Le président du gouvernement sortant, Pedro Sanchez a appelé au rassemblement des progressistes sous la bannière socialiste. REUTERS/Sergio Perez
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Avec notre envoyée spéciale et notre correspondant en Espagne,  Juliette Gheerbrant et François Musseau

« Pour un gouvernement fort face à l’instabilité et au blocage, pour un gouvernement progressiste face à l’ultra droite, et pour un gouvernement modéré face aux extrémistes, il y a le Parti socialiste. C’est pour nous qu’il faut voter dimanche, et en nous donnant la majorité ! »

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Le Parti socialiste (PSOE) a tenu son dernier meeting à Barcelone devant 3 000 personnes environ. Le président du gouvernement sortant, Pedro Sanchez, a appelé au rassemblement des progressistes sous la bannière socialiste pour sortir de l’impasse politique, alors que dans les sondages le bloc de gauche n'obtient pas la majorité absolue, rapporte notre envoyée spéciale à Barcelone, Juliette Gheerbrant.

« De nouvelles élections seraient inacceptables »

Militant des jeunes socialistes, Pep, 23 ans, n’en peut plus de l’instabilité politique, il espère un accord. « Personne ne doit imposer ses thèses aux autres. Chacun doit prendre du recul, prendre en compte les opinions adverses. On doit débloquer cette situation car conduire le pays vers de nouvelles élections serait inacceptable », estime-t-il.

Pedro Sanchez a une nouvelle fois dénoncé l’extrémisme des séparatistes, qui prônent l’affrontement et la division. Mais chez les militants, un mot revient, celui de dialogue. C’est la seule issue possible à la crise, explique Maribel Hernandez, 45 ans, sans emploi : « Pedro Sanchez va leur parler, je pense qu’au bout du compte les choses vont se régler de cette façon, car je crois que l’emploi de la force ne résoudra rien, bien au contraire. Et si le PP, Ciudadanos et Vox l’emportent, ça sera bien pire que ce qui se passe en ce moment. »

Le dirigeant socialiste a dénoncé les alliances du Parti populaire et de Ciudadanos avec Vox. Il s’est posé en rempart contre le retour du franquisme, devant des militants assez âgés dans l’ensemble pour avoir bien connu la dictature.

« L’Espagne qui se lève tôt »

Dans le froid, ils sont des dizaines de milliers à avoir accouru vers les arènes de Madrid, Las Ventas, pour écouter le chef de file conservateur, le jeune Pablo Casado, rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau. Il parle avec emphase et ne se lasse pas de vitupérer contre les socialistes au pouvoir : « Le Parti populaire est un instrument utile pour les Espagnols. Moi je suis avec cette Espagne qui se lève tôt. »

Le leader du Parti Populaire (PP) lors du dernier de la campagne à Madrid, le 8 novembre.
Le leader du Parti Populaire (PP) lors du dernier de la campagne à Madrid, le 8 novembre. REUTERS/Sergio Perez

Le leader de la droite en appelle à cette Espagne responsable, qui refuse de s’allier aux indépendantistes catalans. Dans des arènes archicombles, le public est convaincu de sa parole, de son discours. Tous pensent que le socialiste Sanchez n’est pas assez ferme à l’égard des séparatistes. « Moi je pense que ceux de droite sont ceux qui vont principalement garantir l’unité de l’Espagne. Moi je suis préoccupée de ce qui se passe dans mon pays, de la possibilité qu’il se brise », dit Aurea, une médecin.

L’inquiétude ne se porte pas seulement sur la gauche, qui ne saurait pas bien gouverner le pays. Elle se porte dans ce camp aussi sur l’instabilité du pays. « Il faut débloquer l’Espagne, car elle est complètement bloquée. Nous n’avons pas de vrai gouvernement depuis un an et demi. Pour nous les citoyens, cette situation est franchement un chaos. Ce n’est vraiment pas bon », dit Miguel Angel, un avocat.

On saura dimanche soir si une majorité d’Espagnols veulent ou pas le retour au pouvoir de la droite. Et surtout si le pays sortira du blocage dans lequel il est enfermé depuis les législatives d’avril dernier.

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