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Haut-Karabakh: quels obstacles à une paix entre l'Azerbaïdjan et l’Arménie?

La paix est-elle possible entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie ? Sept mois après la reprise totale de contrôle de la région sécessionniste du Haut-Karabakh, la tension demeure sur le terrain, des incidents armés éclatant parfois. Mais Bakou et Erevan envoient aussi des signaux plus pacifiques, étant « plus près que jamais » d’un accord, avait annoncé le président azerbaïdjanais mardi 23 avril, notamment grâce aux avancées sur la délimitation des frontières.

La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock au centre, accueille le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan (à gauche), et le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov, pour des pourparlers de paix à la Villa Borsig à Berlin, Allemagne, mercredi 28 février 2024.
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock au centre, accueille le ministre arménien des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan (à gauche), et le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov, pour des pourparlers de paix à la Villa Borsig à Berlin, Allemagne, mercredi 28 février 2024. © Ebrahimm Noroozi / AO
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De notre correspondant régional,

Ces avancées sur les frontières sont un très bon signe, même si pour le moment, c’est le vainqueur qui impose ses conditions. Les forces armées azerbaïdjanaises occupent toujours plus de 200 km2 du territoire arménien depuis 2022, et elles ne montrent aucune volonté d’en partir.

Des clashs réguliers à la frontière éclatent toujours de manière sporadique, dont un qui a fait quatre morts arméniens mi-février. Mais le contexte fait dire à certaines personnes impliquées dans les discussions de paix que l’espoir de signer un traité existe.

Des tensions réelles, mais des discussions en tête-à-tête

Les tensions sont réelles, mais il n’y a guère de processus de paix qui ne passe par là : on ne met pas fin en quelques mois à plus d’un siècle de conflits et de haine, dont le génocide des Arméniens de 1915 fait partie.

Mais les deux gouvernements se parlent. Cela fait à des gens très impliqués dans le dossier que la paix reste en vue, ou du moins reste une possibilité.

Selon nos informations, le conseiller de la présidence azerbaïdjanaise Hikmet Hajiyev et le chef du Conseil de sécurité arménien Armen Grigorian doivent à nouveau se rencontrer. Cela après de multiples réunions discrètes entre les deux parties dans divers pays. Selon des diplomates qui assistent à ces réunions, il y a un vrai travail entre les deux hommes : des avancées sur certains points, des reculs sur d’autres.

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Obstacles également géopolitiques

Mais de nombreux obstacles à un accord de paix demeure, et ce, de plusieurs sortes. Certains sont intrinsèques à la relation azerbaïdjano-arménienne. C’est le cas de la délimitation des frontières, le retrait des forces azerbaïdjanaises des 200 km2 qu’elles occupent en Arménie.

La deuxième série d’obstacles tient au contexte géopolitique, dont la complexité a empiré avec la guerre en Ukraine. De grands acteurs géopolitiques défendent leurs intérêts au Caucase : Russie, Turquie, Iran et Occidentaux. Tous s’opposent sur ce terrain : en 2023, Bruxelles et Moscou tentaient chacun de parrainer des négociations, sans succès.

Désormais, l’Arménie tente de diversifier ses partenariats géopolitiques, considérant que son grand allié, la Russie, l’a abandonnée dans son conflit avec l’Azerbaïdjan.

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