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Européennes: plombée par les scandales, l'extrême droite allemande lance sa campagne

Le parti d'extrême droite allemand AfD lance ce samedi 27 avril sa campagne en vue des élections européennes dans un climat tendu. Et sans sa tête de liste, Maximilian Krah, discrédité pour des soupçons d'espionnage. 

Le leader de l'extrême droite allemande Maximilian Krah au Parlement européen à Strasbourg le 23 avril 2024 (image d'illustration).
Le leader de l'extrême droite allemande Maximilian Krah au Parlement européen à Strasbourg le 23 avril 2024 (image d'illustration). AP - Jean-Francois Badias
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L'AfD, un nid d'espions ? Ce samedi, à Donaueschingen, dans le sud-ouest de l'Allemagne, les sympathisants de l'AfD devront se contenter d'écouter le numéro cinq sur la liste électorale en vue des élections européennes. Le numéro un, Maximilian Krah, a été prié par la direction de se mettre en retrait après l'arrestation de son bras droit cette semaine, accusé d'espionner pour la Chine, rapporte notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux.

Déjà interrogé par le FBI lors d'un voyage aux États-Unis, à la suite d'échanges de mails suspicieux avec la Russie, Maximilian Krah est désormais l'objet d'enquêtes préliminaires pour soupçons de financements russes et chinois. Pour le moment, l'AfD, mouvement anti-migrants et anti-euro, a décidé de maintenir l'eurodéputé comme tête de liste en vue du scrutin européen de juin, malgré l'arrestation la veille du collaborateur d'origine chinoise.

L'élu et son numéro deux sur la liste des européennes, Petr Bystron, sont en outre déjà cités depuis des semaines dans le cadre de l'affaire du réseau présumé de propagande russe « Voice of Europe », sanctionné fin mars par le gouvernement tchèque. Maximilian Krah a reconnu début avril être apparu à deux reprises sur ce site web « Voice of Europe », mais ne pas avoir « bien sûr reçu d'argent pour cela ». Le magazine allemand Der Spiegel a fait état mercredi de nouveaux éléments à charge contre Petr Bystron, en particulier un enregistrement audio sur une remise d'argent liquide présumée par un homme d'affaires prorusse. Le responsable de l'AfD a réfuté toutes les accusations.

Hécatombe de candidats

Le numéro trois de la liste de l'AfD a été écarté lui aussi, en raison de sa proximité avec un élu jugé pour avoir proféré un slogan nazi. Une hécatombe de candidats pour ce parti qui avait déjà dû affronter des manifestations monstres pour le dénoncer, en début d'année. 

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Fin 2023, l'AfD, créée dix ans plus tôt, était créditée de 22% dans les enquêtes d'opinion nationales, devançant les sociaux-démocrates, et juste derrière le principal parti d'opposition, les conservateurs. Mais l'engouement pour ce parti s'est effrité depuis le début de l'année. Un sondage de l'institut Forsa pour la chaîne RTL ne le crédite plus que de 16% d'opinions favorables au plan national, au plus bas depuis onze mois.

Le retournement de tendance a commencé à la mi-janvier après la révélation de la participation de membres de l'AfD à une réunion de l'ultra-droite pour discuter d'un projet d'expulsion massive de personnes étrangères ou d'origine étrangère d'Allemagne. L'affaire a provoqué une onde de choc dans un pays encore traumatisé par le souvenir du nazisme, avec de multiples manifestations de protestation.

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