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Éclairage

Israël lance une «action offensive» sur le sud du Liban

Alors que la guerre fait toujours rage à Gaza, un autre front, plus au nord entre le Liban et Israël, fait craindre une escalade régionale. Israël a affirmé, mercredi 24 avril, avoir lancé une « action offensive » sur le sud du Liban. L’armée israélienne a aussi assuré que son aviation et son artillerie avaient frappé quarante cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié des chefs de ce mouvement dans le sud du Liban. Le point sur les derniers développements sur le front israélo-libanais.

Des Libanais passent devant un bâtiment détruit par les bombardements israéliens, à Kfar Kila, un village à la frontière entre le Liban et Israël, dans le sud du Liban, le jeudi 18 avril 2024.
Des Libanais passent devant un bâtiment détruit par les bombardements israéliens, à Kfar Kila, un village à la frontière entre le Liban et Israël, dans le sud du Liban, le jeudi 18 avril 2024. © AP - Mohammad Zaatari
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De notre envoyé spécial à Jérusalem, Nicolas Falez

On assiste depuis plusieurs jours à une intensification des combats. Le 23 avril, l’armée israélienne avait annoncé l’élimination de deux membres du Hezbollah présentés comme des éléments importants du groupe armé libanais.

De son côté, le Hezbollah a revendiqué mardi et mercredi le tir de dizaines de roquettes sur le nord d’Israël en réponse, selon lui, à la mort la veille de deux civiles – une femme et une enfant de 12 ans  – tuées par une frappe israélienne sur un village libanais proche de la frontière.

Ces tirs, de part et d’autre de la frontière, ont débuté en octobre 2023. Le Hezbollah est entré en action dès le début de la guerre à Gaza. Le Hezbollah au Liban est à la fois un parti politique et une organisation armée. Il s’inscrit dans « l’axe de la résistance » des alliés de l’Iran dans la région.

Comme les Houthis du Yémen ou encore les milices chiites irakiennes, le Hezbollah exprime un discours de soutien armé aux Palestiniens de Gaza. Depuis octobre, les combats à la frontière entre le Liban et Israël ont fait 380 morts du côté libanais dont 72 civils. Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués, d'après l'armée.

Les conséquences du conflit sur les populations

La première conséquence de ce conflit est le déplacement de 90 000 personnes : des Israéliens vivant dans des localités qui bordent la frontière libanaise. De façon assez symétrique, c’est aussi à peu près le nombre de Libanais qui ont dû quitter leur village de l’autre côté de la frontière.

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Notre envoyé spécial à Jérusalem a pu s’entretenir ce mercredi avec un habitant d’un kibboutz (un village agricole) situé juste à côté de la frontière libanaise. Cet Israélien du Nord lui a raconté que son village de 800 habitants avait été presque totalement évacué. Seuls des réservistes en charge de la sécurité y séjournent encore, ainsi que de rares habitants qui s’occupent de l’élevage de poissons, des ruches et des vergers de cette localité agricole.

Les habitants sont aujourd’hui relogés soit à l’hôtel, soit dans leur famille ou dans des locations. Cette situation dure depuis plus de six mois, avec tout ce que cela implique pour la scolarité des enfants par exemple, qui étudient actuellement à distance. C’est un défi stratégique pour Israël : Quand, à quelles conditions et avec quelles garanties de sécurité ces dizaines de milliers d’habitants pourront-ils reprendre leur vie d’avant ?

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé cette semaine que le retour de ces populations était l’objectif des opérations militaires. Mais pour l’instant, on assiste surtout à une dégradation de la situation.

La diplomatie internationale se mobilise. Plusieurs pays, dont les États-Unis et la France, s’activent pour tenter d’empêcher l’escalade. Ce sera d’ailleurs l’un des sujets de la visite du chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, attendu dans la région dans les prochains jours.

À écouter aussiGaza : « Il faudra des leviers d’influence pour obtenir l’ouverture humanitaire », déclare Stéphane Séjourné à RFI et France 24 

De vifs échanges entre l’armée israélienne et le Hezbollah

Le Hezbollah et l’armée israélienne ont échangé ce mercredi des tirs d’artillerie, de roquettes et des raids aériens d’une violence sans précédent depuis des semaines.

L’aviation israélienne n’a jamais été aussi active depuis le début des affrontements avec le Hezbollah le 8 octobre 2023, rapporte notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. Elle a mené mercredi une trentaine de raids, dont la moitié contre les localités frontalières de Aïta Chaab et Ramiyé qui ont subi d’importantes destructions.

L’artillerie israélienne, elle, a pilonné une vingtaine de cibles le long du front qui s’étend sur 120 kilomètres.

Le Hezbollah a, quant à lui, tiré des dizaines de roquettes et des missiles guidés lors de six attaques contre des positions militaires et des localités israéliennes proches de la frontière. Une source du Hezbollah, interrogée par RFI, a par ailleurs démenti les informations selon lesquelles Israël aurait tué « la moitié des commandants du parti ».

Ces échanges, d’une violence inhabituelle, ne montrent pas pour autant un changement de mode opératoire des deux belligérants. L’armée israélienne et le Hezbollah évitent toujours l’affrontement frontal au sol et continuent de privilégier les échanges de tirs à distance.

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