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Brexit: les conséquences sur l'économie britannique

La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est prévue le 29 mars 2019. Malgré d'âpres négociations, la menace d'un Brexit dur plane toujours. Pourtant la Première ministre britannique, Theresa May a tenté de plaider en faveur d'un accord avec l'Union européenne.

Le Parlement britannique doit voter l'accord avec l'UE avant le 21 janvier 2019 (photo d'illustration).
Le Parlement britannique doit voter l'accord avec l'UE avant le 21 janvier 2019 (photo d'illustration). REUTERS/Toby Melville
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« L'emploi dépend de notre capacité à faire le bon choix. Ce que nous avons honteusement accepté affecte notre croissance économique et la survie de nos familles », avait déclaré la Première ministre britannique devant le patronat de son pays. « Nous avons donc négocié une transition pour éviter que les entreprises soient au bord du gouffre et les encourager à investir », a-t-elle ajouté. Londres et Bruxelles ont durement négocié un accord de retrait le dimanche 25 novembre 2018. Critiqué par de nombreux britanniques, cet accord doit être voté, ou pas, avant le 21 janvier, par le Parlement britannique.

La crainte d'un « no deal »

Le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE) se donnent jusqu'au 31 décembre 2020 pour régler les conditions définitives de leur divorce. Cette transition peut être prolongée de deux ans, une seule fois. Pendant cette période, l'Union européenne traitera le Royaume-Uni comme s’il était un État membre. Le pays conservera ses droits d’accès au marché unique et appliquera le droit européen y compris les nouvelles mesures adoptées par Bruxelles. Mais le Royaume-Uni ne pourra pas signer d’accords de libre-échange avec des pays-tiers. Il sera aussi exclu des décisions de Bruxelles.

De plus, de nombreux parlementaires britanniques s'opposent aussi au « backstop », le « filet de sécurité » autrement dit à la clause temporaire de libre circulation des biens et des personnes entre la province d'Irlande du Nord et la République d'Irlande qui fait, elle, partie de la zone euro. Ceux qui s'y opposent craignent qu'à termes la souveraineté du Royaume-Uni sur cette région sensible soit compromise.

D'autres parlementaires, y compris dans le camp de la Première ministre britannique, menacent de ne pas voter en faveur ce « deal ». S'il est rejeté, le Brexit sera dur et la sortie du Royaume Uni de l'UE très brutale.

L'incertitude, un poison pour les entreprises

« S’il n’y a pas d’accord le 30 mars, il n’y aura pas de transition et les Britanniques sortiraient immédiatement du marché intérieur de l’union douanière », prévient Michel Barnier, le négociateur en chef pour l'UE du Brexit, sur France Inter. « En quittant l’Union européenne, ils ont décidé de quitter mécaniquement 750 accords internationaux y compris le marché unique. Ils tomberont dans le cadre de l’OMC, l’Organisation mondiale du commerce et les taxes et quotas sur les produits qui viennent du Royaume-Uni vers le marché unique seront rétablies. Ce serait très difficile pour nous tous dans l’Europe mais beaucoup plus grave pour les Britanniques », conclut-il.

Ce climat d'incertitude est un poison pour le milieu des affaires outre-manche. Les investissements ont plongé de plus d'un tiers en 2017. De nombreux entrepreneurs attendent des jours meilleurs pour investir, d'autres menacent de s'installer ailleurs. D'autres ont même peur pour la survie de leur activité. « Le Brexit va vraiment nous déstabiliser car tous les jours, j'importe de la marchandise des Pays-Bas via Calais en France et le tunnel sous la Manche », raconte un fleuriste de Birmingham dans le centre de l'Angleterre. Il craint que des délais à la douane pèsent sur son chiffre d'affaires.

Sans accord de transition, la situation va empirer, confirme Alexandre Vincent, économiste chez Rexecode. « Dans le cas d'un Brexit dur, les volumes des flux de biens et de services échangés avec l'Union européenne pourraient diminuer considérablement, selon certains scénarios, jusqu'à 50%. Avec un effet sur le produit intérieur brut de 6 à 9%. Dans la solution un peu optimiste de convergence sur le marché des biens, la perte serait limitée à 3 ou 4%. On peut s'attendre à ce que la conjoncture européenne et même mondiale soit un facteur de ralentissement .»

Dans ce contexte chaotique, les britanniques sont nombreux au Royaume-Uni à réclamer un nouveau référendum. Selon de récents sondages, c'est le maintien au sein de l'UE qui l'emporterait.

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