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Allemagne

Allemagne: un prêtre d’origine congolaise face au racisme

Olivier Ndjimbi-Tshiende quitte officiellement sa paroisse de Zorneding près de Munich en Bavière ce vendredi 1er avril. Le prêtre catholique l’a dans les faits déjà quitté au début du mois après des menaces de mort xénophobes à son égard.

Le prêtre catholique germano-congolais Olivier Ndjimbi-Tshiende, le 20 août 2012, à Zorneding.
Le prêtre catholique germano-congolais Olivier Ndjimbi-Tshiende, le 20 août 2012, à Zorneding. Stefan ROSSMANN / dpa / AFP
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« On va t’envoyer à Auschwitz ». La carte postale reçue par Olivier Ndjimbi-Tshiende
fait partie des différentes menaces de mort reçues par ce prêtre. Au début du mois, il a annoncé à la fin de la messe qu’il quittait sa paroisse et cette petite ville de 9 000 habitants. Une enquête a été ouverte par la justice contre les auteurs de ces menaces. Olivier Ndjimbi-Tshiende s’est retiré dans un couvent dont l’adresse n’est pas connue avant de se voir attribuer une nouvelle paroisse.

Tout a commencé à l’automne dernier lorsqu’une responsable locale du parti chrétien-social CSU a publié une chronique dans un organe de son parti. Elle y parlait « d’envahisseurs » pour évoquer les nombreux réfugiés arrivant en Allemagne et plus particulièrement en Bavière. Olivier Ndjimbi-Tshiende, connu pour ses prises de position sans détour, avait publiquement critiqué l’intéressée et appelé la CSU aux respects des valeurs chrétiennes que le parti conservateur met en exergue. La paroisse avait ensuite demandé au journal de la CSU dans lequel l’article avait paru de ne plus utiliser un logo sur lequel on pouvait voir l’église de la ville.

Le conflit s’est envenimé, mais surtout des lettres anonymes et des menaces de mort ont été adressées à Olivier Ndjimbi-Tshiende qui a préféré se retirer face à la pression psychologique que cette situation signifiait pour lui. Une décision approuvée par sa hiérarchie.

Pétition de 76 000 signatures

Après l’annonce de son retrait, une manifestation de solidarité avec le prêtre s’est tenue à Zorneding avec 3 000 personnes arborant des banderoles sur lesquelles on pouvait par exemple lire « Olivier nous sommes avec toi ». Une chaîne humaine est organisée entre les églises évangélique et catholique. Les cloches de la ville retentissent durant cinq minutes. Le maire de la ville, également membre de la CSU, a soutenu Olivier Ndjimbi-Tshiende et condamné les propos de ses camarades de parti ainsi que les dérives xénophobes et haineuses. Une pétition baptisée « Notre prêtre doit rester à Zorneding » a recueilli jusqu’à aujourd’hui 76 000 signatures.

Olivier Ndjimbi-Tshiende est né en 1949 à Situ, en RDC. Il est arrivé en 1986 à Munich où il décroche un doctorat de philosophie avant de repartir en Afrique. Il était revenu en Allemagne depuis 2005 et a obtenu la nationalité allemande en 2011. Il travaillait à Zorneding depuis quatre ans. En octobre dernier, il avait déclaré dans une interview qu’il n’avait jamais été victime de racisme dans sa paroisse. Les événements des derniers mois l’ont contredit.

Une enquête de la presse régionale sur d’autres prêtres étrangers en Bavière montre que leur intégration ne pose pas de problèmes et qu’ils n’ont pas été victimes d’un rejet xénophobe.

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