Accéder au contenu principal
Cinéma/festival de San Sebastián

Cinéma: le monde d'Agnès Varda célébré à San Sebastián

Le cinéma français est représenté par un large éventail de sa production à la 65e édition du Festival international du film de San Sebastián, Zimemaldia, qui s'est ouvert cette fin de semaine au Pays basque, en Espagne. Pas moins d'une vingtaine de films français sont présentés comme «La douleur» d'Emmanuel Finkiel, «120 battements par minute» de Romain Campillo ou encore «Le sens de la fête» de Eric Toledano et Olivier Nakache, et de nombreuses coproductions. Quatre longs métrages sont sélectionnés dans la compétition officielle pour la Concha de oro. Et parmi les réalisateurs présents à San Sebastián, deux figures du documentaire : Agnès Varda couronnée ce dimanche 24 septembre par un prix Donostia pour l'ensemble de son œuvre, qui présente «Visages, villages» et Raymond Depardon, avec «12 jours» qui sortira en France fin novembre. Un casting de rêve.

La cinéaste Agnès Varda récompensée du prix Donostia pour l'ensemble de son oeuvre par José Luis Rebordinos, directeur du festival, le 24 septembre 2017.
La cinéaste Agnès Varda récompensée du prix Donostia pour l'ensemble de son oeuvre par José Luis Rebordinos, directeur du festival, le 24 septembre 2017. Gorka Estrada@Festival de San Sebastián
Publicité

Agnès Varda court le monde. Elle sera récompensée par un Oscar pour l'ensemble de son œuvre en février prochain et se prépare à partir pour New York pour retrouver JR et accompagner la sortie outre-Atlantique de Villages, visages, sur les écrans français depuis le printemps. Le dernier documentaire d'Agnès Varda était aussi présenté ce dimanche au public, dense, présent dans le magnifique théâtre Victoria Eugenia (1912) de San Sebastián où le public basque put entendre en 1930 pour la première fois un film parlant.

Mêlant espagnol, anglais et français, la réalisatrice, qui fêtait l'an passé ses « 88 printemps » pour reprendre l'expression de JR, s'est étonnée de recevoir ce prix qui d'ordinaire récompense les grandes stars d'un cinéma à succès commercial (cette année Monica Bellucci et Ricardo Darin sont tous deux récompensés par un prix Donostia), alors qu'elle considère pour sa part faire une œuvre modeste et « à la marge ». « Une cinéaste pas très bankable », mais qui a dû faire des films de qualité puisque l'on me parle encore de mes films anciens, reconnaît-elle avec un brin de coquetterie.

Fictions, documentaires, courts, moyens ou encore longs métrages, de La pointe courte, film de 1954, un « film radical » selon Agnès Varda et peu connu du grand public, aux Plages d'Agnès, en passant par Cléo de cinq à sept, Sans toit ni loi , Le bonheur, Daguerréotypes ou encore le magnifique Ulysse, la réalisatrice a usé de toutes les formes de mise en images à sa disposition, en inventant de nouvelles au besoin, pour raconter des histoires.

Agnès Varda et JR à écouter sur RFI

Entre poésie, essai ou fiction, elle a documenté ces quelque soixante dernières années avec une curiosité et un appétit jamais pris en défaut. Repoussé aussi les frontières hexagonales puisque Agnès Varda a aussi été promener sa caméra sur des terrains moins familiers outre Atlantique d'où elle ramènera le film Black panthers, sur la lutte d'émancipation des noirs américains au moment du procès de Huey Newton, ou Murs, murs, sur les peintures murales en Californie, préfiguration qui sait de son dernier travail avec JR, ou encore Salut les Cubains !

Le documentaire, « une école de la modestie »

L'affiche de «Visages, villages», d'Agnès Varda et JR.
L'affiche de «Visages, villages», d'Agnès Varda et JR. Le Pacte

« Je pensais arrêter le cinéma aux 'plages d'Agnès' raconte la réalisatrice, et puis JR m'a pris par le bras »... Agnès Varda continue à travailler, notamment sous forme d'installations artistiques, moins onéreuses et complexes à monter, à « montrer la vie autrement que dans les horreurs ». « On sait très bien que le monde est un chaos terrible, que tous les jours des gens prennent des bateaux pour migrer dans un autre pays et se noient ». Un drame qui fait écho ici en Espagne où les arrivées de clandestins sont régulières sur la côte d'Andalousie.

Mais le public a aussi besoin, à côté de toutes ces souffrances, de partages et de rencontres et là, le cinéma documentaire a un rôle à jouer et notamment celui qu'elle revendique. « La vie est bien intéressante pour qui prend la peine de la regarder », assure Agnès Varda qui déclare filmer des personnes et non pas des personnages pour créer « de l'amitié, de la surprise ». Aux côtés des fictions, elle a toujours pratiqué le documentaire, une « école de modestie » car il ne faut pas oublier que l'on est au service des gens que l'on filme, rappelle t-elle.

La réalisatrice est déjà venue plusieurs fois à San Sebastián pour présenter des films, puis en famille pour une rétrospective de l'oeuvre de Jacques Demy en 2011, son « cher amour ». Le festival de San Sebastián organise chaque année une grande section rétrospective consacrée à un réalisateur. Cette année, Joseph Losey est à l'honneur. On peut tout à fait imaginer qu'un hommage semblable soit rendu à l'oeuvre d'Agnès Varda, cinéaste avant tout.

Raymond Depardon anime pour sa part une master class ce lundi

Au menu de la très riche programmation du festival de San Sebastián, une rétrospective de l'oeuvre de Joseph Losey (façade du musée San Telmo de la ville).
Au menu de la très riche programmation du festival de San Sebastián, une rétrospective de l'oeuvre de Joseph Losey (façade du musée San Telmo de la ville). RFI/Isabelle Le Gonidec

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.