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Chypre / Russie

Quand Chypre affiche sa bonne entente avec la Russie

En pleine crise ukrainienne, la Russie peut compter sur un soutien indéfectible au sein de l'Union européenne : celui de Chypre. Le président chypriote, Nicos Anastasiades, s'est rendu à Moscou fin février pour signer toute une série d'accords économiques et militaires. Il est fermement opposé aux sanctions européennes contre Moscou dans le dossier ukrainien, et il ne s'en cache pas.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue chypriote Nicos Anastasiades, à Moscou, le 25 février 2015.
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue chypriote Nicos Anastasiades, à Moscou, le 25 février 2015. REUTERS/Mikhail Klimentyev/RIA Novosti/Kremlin
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Avec notre correspondant à Nicosie

Si Bruxelles n'a pas réagi, Washington s'en est chargé : « Ce n'est pas le moment d'entretenir de telles relations », a déclaré la porte-parole du département d'Etat américain. Le chef de la diplomatie chypriote ne s’est pas laissé faire et s'est interrogé publiquement, par ces mots visant les Etats-Unis : « Pour qui se prennent-ils ? »

Chypre tente un exercice d'équilibriste entre l'Europe et la Russie. En 2013, au moment du plan de sauvetage européen, le ministre de l'Economie était à Moscou pour chercher des financements pendant que son président négociait avec Bruxelles. Cette impression de jouer sur deux tableaux est encore d'actualité aujourd'hui. Lors de sa visite au Kremlin, le président Anastasiades a obtenu que Chypre ne commence à rembourser que dans trois ans un prêt de 2 milliards et demi d'euros, qui aurait dû être soldé en 2016. De son côté, le patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, de passage à Nicosie, vient de féliciter Chypre pour ses résultats « remarquables ».

Une relation qui dure entre Chypre et la Russie

Ces deux pays orthodoxes ont toujours entretenu des relations étroites. L'Union soviétique fut l'un des premiers pays à reconnaître l'Etat chypriote, à le soutenir face aux Britanniques et aux Turcs. Une génération de Chypriotes a même bénéficié d'études gratuites en URSS. En outre, plus de 600 000 touristes russes sont encore venus profiter l'an dernier du soleil méditerranéen. Et les investissements russes à Chypre représentent plus des 3/4 des investissements étrangers dans le pays.

Ce lien particulier entre Nicosie et Moscou n'est donc pas nouveau, mais on le pensait rompu en 2013 quand le président communiste Christofias a cédé sa place à l'europhile et atlantiste Anastasiades.

Les intérêts stratégiques de Moscou

Que la petite île de Chypre soigne ses relations avec le géant russe est compréhensible. Les intérêts moscovites sont, eux, plus opaques. A une centaine de kilomètres de la Syrie, Chypre est indéniablement un site stratégique et une base avancée de l'Occident au Moyen-Orient. En soutien à sa base de Tartous, en Syrie, Moscou utilise déjà les ports chypriotes pour ses navires militaires.

Il y a également les récentes découvertes de gaz à la frontière maritime israélo-chypriote qui ont poussé les Russes à investir dans l'exploration gazière. Une manière de garder un œil sur une éventuelle concurrence dans les marchés européens.

La prochaine visite à Moscou du président chypriote est prévue en mai prochain.

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