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Russie

En Russie, le temps des privatisations est revenu

C’est la plus grande vague de privatisations des entreprises publiques que la Russie lance depuis le début des années 90. Avec les 22,5 milliards d’euros de recettes attendues, les autorités russes comptent renflouer les caisses de l’Etat sur les trois ans à venir et attirer de nouveaux investisseurs.

Sur la liste des entreprises qui devraient être privatisées figure le géant pétrolier, Rosneft. Ici, l'une de ses stations-service à Moscou.
Sur la liste des entreprises qui devraient être privatisées figure le géant pétrolier, Rosneft. Ici, l'une de ses stations-service à Moscou. Photo : AFP
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La liste des onze entreprises publiques ou semi-publiques qui seront partiellement mises en vente dans le cadre de nouvelles privatisations comprend les géants de l’économie russe, tel que le premier groupe pétrolier, Rosneft, ou la société RusHydro, qui gère les grandes centrales hydrauliques. Cette liste, établie conjointement par les ministères du Développement économique et des Finances est toutefois provisoire et devra être confirmée par le gouvernement à la fin du mois de novembre, a précisé le responsable du ministère du Développement économique, Aléxeï Ouvarov.

Le ministère des Finances a confirmé avoir établi une liste de participations susceptibles d'être cédées au privé, mais il a ajouté qu’il s’agissait d'une proposition. Selon des journaux russes, l’Etat envisage de céder, entre autres, 27,1% du plus grand transporteur du pétrole Transneft, 24,16% du pétrolier Rosneft, 25% moins une action de la société nationale des chemins de fer RJD, 24,5% de la deuxième banque publique du pays VTB, ou encore 9,3% la banque favorite des investisseurs, Sberbank. Les ventes devraient commencer l’année prochaine, et finir en 2013.

Parmi les autres participants ouverts aux investisseurs privés figurent 28,11% de l'opérateur de réseaux d'électricité FSK, 9,38% du générateur d'énergie hydraulique RusHydro, 49% du groupe de crédit immobilier AIZhK, 49% de la banque agricole Rosselkhozbank et 25% moins une action de la société de transport maritime SovComFlot. Tout compte fait, Moscou veut conserver dans les sociétés mises en vente une participation de contrôle d’au moins 50% plus une action.

Les Bourses russes ont salué le plan de privatisations par une nette hausse

Les projets de Moscou pourraient donner lieu à la plus importante vague de privatisations depuis les années 1990, laquelle s’était soldée alors par la vente à bas prix d'une partie du capital de grandes compagnies pétrolières et métallurgiques à des oligarques. Vladimir Poutine a critiqué à plusieurs reprises ces cessions de l’époque d’Eltsine, ramenant certains de ces actifs sous contrôle de l'Etat, notamment lors de la faillite de la compagnie pétrolière Ioukos, dont les champs pétrolifères ont été pour la plupart cédés à Rosneft.

Les dernières privatisations d’ampleur en Russie remontent à 2007. La dernière à avoir effectué son entrée en Bourse, au printemps 2007, est la banque publique VTB, qui avait levé environ 6,15 milliards d’euros. Depuis vingt ans, en effet, l’Etat russe a resserré son contrôle sur l’économie du pays, notamment dans les industries de matières premières. Ce qui attire les critiques des milieux économiques étrangers. Certains observateurs craignent un nouvel échec des privatisations en Russie. D’autres trouvent qu’au contraire, la présente tentative vise à diversifier le profil de l'investisseur en Russie.

Le Kremlin cherche également de nouvelles recettes pour juguler le déficit budgétaire du pays. Il y a quelques jours à peine, le ministère des Finances a annoncé une vaste réduction du nombre des postes dans l’administration (à partir d’avril 2013 un fonctionnaire sur cinq perdra son travail), ce qui devrait apporter au moins 765 millions d’euros d’économies. Les allégements fiscaux et douaniers en faveurs du secteur des hydrocarbures, notamment de Gazprom, ont été également suspendus. Ce qui devrait amener dans les caisses de l’Etat russe un peu plus de 23 milliards d’euros sur les trois ans à venir.

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