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Cachemire

Le Pakistan expulse l'ambassadeur indien et suspend le commerce bilatéral

Deux jours après que le gouvernement indien a annoncé abroger l’autonomie du Cachemire, le Pakistan, qui revendique la souveraineté sur cette région, lance une forte réponse diplomatique : Islamabad renvoie l’ambassadeur indien et met fin à toute relation commerciale avec son voisin indien. Une réponse ferme, mais attendue.

Des manifestants brûlent des affiches présentant des images du Premier ministre indien Narendra Modi lors d'une manifestation à Quetta au Pakistan, le 6 août 2019.
Des manifestants brûlent des affiches présentant des images du Premier ministre indien Narendra Modi lors d'une manifestation à Quetta au Pakistan, le 6 août 2019. BANARAS KHAN / AFP
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Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis

L’Inde devait s’attendre à ces répercussions : l’abrogation autoritaire de l’autonomie du Cachemire indien assoit en effet définitivement la souveraineté de New Delhi sur cette région disputée.

Une nouvelle douloureuse pour le Pakistan qui revendique ce territoire à majorité musulmane. Islamabad renvoie donc l’ambassadeur indien et rappelle celui pakistanais basé à New Delhi.

Une réponse diplomatique quasiment naturelle après un tel affront et une procédure récurrente pour ces deux frères ennemis, qui se sont menés quatre guerres en 72 ans d’existence.

La suspension des relations commerciales est, elle, plus rare. Islamabad refusait jusqu’à présent d’exempter beaucoup de produits indiens de taxes douanières, mais continuait à les recevoir.

Il faut dire que les Pakistanais ont davantage besoin de ce commerce que leur voisin. En valeur marchande, le Pakistan importe trois fois plus de produits d’Inde qu’il en exporte. Il faudra donc voir si Islamabad pourra maintenir ce blocus pendant longtemps.


D'autres mesures

La décision a été prise au cours d’une réunion du conseil de sécurité nationale présidée par le Premier ministre Imran Khan en présence de plusieurs ministres et de plusieurs généraux de l'armée, relate notre correspondante à Islamabad, Sonia Ghezali.

Colère dans l’hémicycle. Les mots employés par ceux qui ont pris la parole lors de la session parlementaire conjointe mercredi étaient virulents. « J’exhorte le Parlement à ne pas laisser le Cachemire se transformer en Palestine. Nous ne pouvons pas vivre avec cette humiliation. Si nous devons nous battre, nous nous battrons », a déclaré Fawad Chaudhry, un ministre fédéral révolté.

Les parlementaires, les sénateurs, les ministres réclamaient une action forte du gouvernement pakistanais. En renvoyant l’ambassadeur indien et en suspendant le commerce bilatéral, les autorités pakistanaises franchissent un nouveau pas. Elles veulent quel la communauté internationale s’implique sur la question du Cachemire afin de forcer l’Inde à s’asseoir à la table des discussions.

D’autres mesures ont ainsi été prises : la présentation d’un recours auprès du Conseil de sécurité de l’ONU ; le Pakistan consacrera également la célébration de l’indépendance du Pakistan qui aura lieu le 14 août à la solidarité avec le Cachemire.

Tous les canaux diplomatiques sont enclenchés pour mettre au grand jour le régime indien brutal et raciste et ses violations des droits de l’homme, lit-on dans un communiqué officiel. L’armée a quant à elle a reçu comme instruction de rester vigilante. Les tensions sur la ligne de contrôle qui sépare les deux pays se sont fortement accrues ces dernières semaines.

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