Pakistan: Islamabad libère 218 pêcheurs indiens

Le Pakistan a libéré ce jeudi 5 janvier 218 pêcheurs indiens qui avaient illégalement franchi sa frontière maritime. Islamabad justifie ces libérations en évoquant un geste de bonne volonté vis-à-vis de Delhi.

Pêcheurs indiens quittant une prison de Karachi en août 2013. REUTERS/Akhtar Soomro

Avec notre correspondant à Islamabad,  Michel Picard

Avec les 220 détenus libérés le 25 décembre dernier plus 218 autres libérés ce jeudi 5 janvier, ce sont au total 438 pêcheurs indiens qui ont quittés les prisons pakistanaises en moins de deux semaines. L’Inde et le Pakistan arrêtent chaque année plusieurs centaines de pêcheurs qui franchissent illégalement la frontière maritime entre les deux pays.

Sans moyens de localisation, sur des embarcations souvent peu maniables, ils affirment à chaque arrestation qu’ils ignoraient avoir franchi leurs limites de pêche en mer d’Arabie. Les Indiens relâchés ont tous purgés des peines de prison de plus de six mois, certains jusqu’à plus d’un an. Car une fois les peines réalisées, ils sont victimes des mauvaises relations diplomatiques entre les deux puissances nucléaires qui ne se pressent pas pour permettre un retour des détenus.

Des embarcations saisies

Leurs mauvaises conditions de détention peuvent parfois s’avérer fatales comme la mort mercredi 4 janvier d’un pêcheur qui aurait dû prendre le chemin du retour aux pays ce jeudi. Malgré ces libérations massives, ils seraient encore entre 100 et 200 dans les prisons pakistanaises, 70 ayant de nouveau été arrêtés aux dernières heures de l’année 2016.

Ces libérations interviennent malgré l’absence totale de négociations officielles de paix visant à faire baisser les tensions de ces derniers mois. Au-delà de ce geste d’Islamabad, ces pêcheurs qui ne gagnent que quelques dollars par jour, vont devoir acheter de nouveaux bateaux car les embarcations saisies elles, ne sont pas restituées.

Piètre consolation pour les anciens détenus, l’organisation humanitaire pakistanaise Edhi, qui organise leur transport, 1 200 km jusqu’à la frontière terrestre indienne, a donné à chacun 5 dollars, quelques vêtements et de la nourriture.