Moscou exprime à Tsipras son «soutien au peuple grec»
La situation de la Grèce est l’objet de tous les intérêts en Russie. Alexis Tsipras s'est entretenu par téléphone ce lundi avec le président Vladimir Poutine. Un entretien « à l'initiative d'Athènes », souligne t-on au Kremlin. Et si l’on suppute sur la possibilité de sortie de la zone euro du pays, on envisage aussi les conséquences pour l’économie russe.
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Avec notre correspondante à Moscou,Muriel Pomponne
La Russie a exprimé son soutien « au peuple grec » face aux « difficultés à surmonter », tout en espérant que la Grèce trouve un « compromis » avec ses créanciers européens. Le Premier ministre grec a voulu informer le président russe de la situation, explique le Kremlin. Au cours de cet entretien, Alexis Tsipras a souligné que les contacts avec les créanciers se poursuivaient.
Vladimir Poutine et Alexis Tsipras ont également discuté « de plusieurs questions liées au développement de la coopération russo-grecque », selon le communiqué du Kremlin, mais Athènes n'a pas demandé d'aide à la Russie.
Le porte-parole du Kremlin avait auparavant exprimé le souhait que les Grecs trouvent le plus vite possible le compromis nécessaire avec leurs créanciers. Dmitri Peskov a insisté sur le respect de la volonté exprimée lors du plébiscite et sur les relations très proches et le partenariat très étroit existant entre Athènes et Moscou.
Moscou se veut rassurante
Le vice ministre du développement économique a souligné, pour sa part, qu'une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro favoriserait les investissements russes dans le pays, mais ne changerait rien à l'embargo russe sur l'agroalimentaire.
La situation en Grèce pourrait à court terme provoquer une baisse du rouble de 2 à 3 %, estiment des analystes interrogés par Interfax, car les actifs russes sont des actifs à risque, et de plus le dollar devrait se renchérir. Mais ils estiment qu'il n'y a pas de risque à long terme pour l'économie russe. Le journal officiel Rossiskiya Gazeta rappelle que si la Grèce est en ce moment l'objet de l'attention du monde entier, son économie ne pèse pas lourd.
Le président de la commission des Affaires étrangères à la chambre haute, Konstantin Kossatchev est, lui, aussi confiant. « Il est peu probable que la Grèce quitte l'Union européenne et la zone euro, car les créditeurs n'ont pas intérêt à un tel chaos », affirme-t-il. Le vice-ministre de l'Economie Alexeï Likhatchev estime au contraire qu’Athènes a fait « un pas vers la sortie de la zone euro ». Mais il pense que la Grèce restera néanmoins dans l'Union européenne. Une situation qui, de son point de vue, peut mener à un assainissement budgétaire de l'Eurozone, et rendre la Grèce plus attrayante pour les investisseurs étrangers.
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