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Union Européenne / Jean-Claude Juncker / José Manuel Barroso

La Commission européenne «de la dernière chance»

C’est la fin de l'ère José Manuel Barroso. La nouvelle Commission européenne, présidée par Jean-Claude Juncker, entre en fonction samedi 1er novembre. « Soit nous réussissons à rapprocher les citoyens de l’Europe, à réduire dramatiquement le chômage, soit nous aurons échoué », a déclaré le nouveau président devant les parlemantaires européens.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors de la présentation de sa nouvelle équipe, le mercredi 10 septembre 2014.
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors de la présentation de sa nouvelle équipe, le mercredi 10 septembre 2014. REUTERS/Yves Herman
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Le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a défendu le 22 octobre dernier, les ambitions de sa Commission devant les parlementaires européens à Strasbourg. « Ma conviction est que cette Commission sera la Commission de la dernière chance », a-t-il expliqué aux députés. « Soit nous réussissons à rapprocher les citoyens de l’Europe, à réduire dramatiquement le chômage et à redonner une perspective aux jeunes européens, soit nous aurons échoué. Je voudrais que nous saisissions cette chance de faire bouger l’Europe », a-t-il déclaré.

Si Jean-Claude Juncker a réussi à faire approuver sa Commission, il s’est exprimé sur un registre dramatique que désapprouve Jean-Louis Bourlanges, ancien député européen et professeur associé à l’Institut d’études politiques de Paris. Selon lui, « l’expression "dernière chance" n’est pas très heureuse ». Pour l'ancien député européen, « en réalité, la situation européenne n’est pas marquée du sceau de l’urgence, de l’angoisse : la crise de l’euro a été surmontée. En revanche, il y a tout un travail à faire en profondeur pour aider l’Union européenne à relever les grands défis qui sont les siens ».

Les défis de la Commission Juncker

La situation économique et sociale reste néanmoins dégradée au sein de l’Union européenne et la nouvelle Commission aura de nombreux défis à relever. « Sur le plan international, il y a les menaces à l’Est avec les tensions avec la Russie, au Moyen-Orient et en Afrique. Sur le plan économique, il est absolument nécessaire de transformer le sauvetage de l’euro en conquête politique », énumère Jean-Louis Bourlanges.

Le grand projet de la Commission Juncker est économique : il s'agit d'un plan d’investissement de 300 milliards d’euros sur trois ans, très attendu par le chef de file des libéraux démocrates, Guy Verhofstadt. « Ce n’est pas avec une petite augmentation du capital de la BEI, la Banque européenne d’investissement que l’on va sortir de la crise. Il faut quelque chose de beaucoup plus ambitieux et qui vise les secteurs sous-utilisés et pas encore unifiés en Europe : l’énergie, les télécommunications, internet, le marché des capitaux, etc. », estime-t-il.

Les libéraux, les socialistes et le PPE, le groupe de droite au Parlement, soutiennent la Commission, mais le groupe des Verts a voté contre. Philippe Lamberts, co-président des Verts et spécialiste des questions financières, craint que ce plan d’investissement ne soit qu’un écran de fumée. « On va réarranger un peu le budget, on va peut-être donner un peu d’argent à la BEI en espérant que ça redémarre. Si c’est ça qui se prépare, le grand projet de la Commission Juncker pourrait, je dis bien "pourrait" parce que j’espère que cela ne sera pas le cas, pourrait faire pschitt », analyse-t-il.

La Commission Juncker répondra-t-elle aux attentes des Européens ? On le saura très vite : le plan d’investissement de 300 milliards d’euros doit être dévoilé avant Noël.

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