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Iran

Iran: attaque meurtrière contre un défilé militaire dans le sud-ouest

Une attaque a été perpétrée samedi matin 22 septembre contre un défilé militaire dans la ville d'Ahvaz, dans le sud-ouest de l'Iran. Le dernier bilan fait état d'au moins 29 morts et une cinquantaine de blessés. Un assaut revendiqué par le groupe Etat islamique.

Des soldats iraniens transportent leur camarade blessé alors qu'un attentat a frappé le défilé commémorant l’anniversaire de la guerre Iran-Irak, le 22 septembre.
Des soldats iraniens transportent leur camarade blessé alors qu'un attentat a frappé le défilé commémorant l’anniversaire de la guerre Iran-Irak, le 22 septembre. AFP/Morteza Jaberian
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Les médias iraniens diffusent depuis ce matin les images à la fois des blessés, mais aussi de l’attaque elle-même car les images du défilé étaient diffusées en direct sur la télévision locale à Ahvaz. On distingue sur ces vidéos des scènes de l’attaque et des tirs à l’arme automatique, puis la bousculade et la confusion. Le tout n'a duré que quelques secondes.

Selon des médias iraniens, on compterait plusieurs morts militaires. Plus tôt, l'agence officielle Irna reprise par l'AFP, avait également parlé de « plusieurs civils » tués, « sans que l'on sache leur nombre exact ». Il y aurait notamment un journaliste local parmi les victimes.

Quatre assaillants

Il y a également une cinquantaine de blessés, selon les médias officiels, et notamment un enfant et une femme. Sur les images diffusées par les médias iraniens, on voit effectivement un enfant blessé et ensanglanté, porté par un militaire, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.

Selon le vice-gouverneur de la province, il y avait quatre assaillants. Deux ont été tués et deux autres ont été arrêtés par les forces de l’ordre. Les assaillants étaient cachés derrière les arbres dans un parc et ont tiré sur les militaires et les civils venus assister au défilé.

Groupe extrémiste local ?

Cette région du Khouzestan, stratégique et instable, située à la frontière avec l’Irak, comprend une minorité arabe importante.

L'attaque a été promptement revendiquée à la mi-journée par le groupe Etat islamique par le biais de son agence de propagande Amaq. Mais Téhéran conteste cette revendication. Le porte-parole des Gardiens de la révolution, Ramezan Sharif, a accusé le groupe Al-Ahvazieh d'être à l'origine de l'attaque. Selon les médias iraniens, avant même la revendication du groupe Etat islamique, ce mouvement séparatiste sunnite arabe qui a mené ces dernières années plusieurs attaques contre les militaires, mais aussi des pèlerins iraniens qui se rendent sur les lieux de champs de bataille, avait revendiqué l'action.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif rend « responsable » un « régime étranger » soutenu par Washington, indique encore l'Agence France Presse. Une allusion à peine voilée à l'Arabie saoudite et ses alliés qui sont en conflit ouvert avec l'Iran. Il a ajouté que la réponse de l'Iran sera ferme et rapide. Pour un porte-parole de l’armée iranienne, les auteurs de l’attaque ont été entraînés dans deux Etats arabes du Golfe et ils n'appartenaient pas à l'organisation Etat islamique mais étaient liés à Israël et aux Etats-Unis.

C’est aussi au Khouzestan que se trouve la plus grande partie des réserves pétrolières iraniennes. « C'est un noeud de pipelines et de ressources. Si cette région devait être séparée du reste du pays ou si elle devait plonger dans un état de destabilisation avancée, de quasi guerre civile, cela pourrait avoir des répercussions économiques extrêmement importantes », développe Vincent Eiffling, chercheur à l'université catholique de Louvain en Belgique.

Mais ses habitants disent ne pas profiter des retombées de l’or noir. « La région se développe plus lentement que le reste du pays. Elle nourrit le reste du pays par ses ressources mais elle-même ne profite pas pleinement de la rente pétrolière et cela constitue un terreau fertile auprès des jeunes qui ne voient pas d'autres perspectives d'avenir que de rejoindre la cause des séparatistes par exemple », poursuit le chercheur.

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