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Iran: le rappeur Toomaj Salehi condamné à mort pour avoir soutenu des manifestations

Un tribunal iranien a condamné à mort un célèbre rappeur iranien emprisonné depuis plus d'un an et demi pour son soutien au mouvement de contestation de 2022 déclenché après la mort de Mahsa Amini, a rapporté ce mercredi 24 avril un média local.

Le rappeur Toomaj Salehi dans l'un de ses clips.
Le rappeur Toomaj Salehi dans l'un de ses clips. © Capture d'écran YouTube / @ToomajSalehi
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« Le tribunal révolutionnaire d'Ispahan (...) a condamné Toomaj Salehi à la peine de mort pour corruption sur Terre », l'un des chefs d'accusation les plus graves en Iran, a indiqué l'avocat du chanteur, Amir Raisian, cité par le quotidien Shargh. Selon l'agence de presse HRANA, le tribunal révolutionnaire avait accusé Toomaj Salehi d'« incitation à la sédition, rassemblement, conspiration, propagande contre le système et appel aux émeutes ».

Ce mercredi matin, une publication sur le compte X du rappeur mentionnait que « le verdict officiel du tribunal serait publié officiellement après réception et examen par les avocats de Toomaj », et qu'il était très clair que les condamnations « avaient été prononcées sur la base de nouvelles fausses accusations ou d'accusations précédemment acquittées » La décision du tribunal peut être cassée par la Cour suprême. Dans ce cas, Toomaj Salehi sera condamnée à une longue peine de prison, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi.

Un artiste très connu en Iran

Ce verdict intervient dans un contexte de durcissement des mesures contre les femmes mal ou non voilées. Le rappeur de 33 ans avait été arrêté en octobre 2022. Ces derniers jours, de nombreuses vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux montrant des policiers ou des policières donner des avertissements aux femmes mal voilées ou les arrêter.

Toomaj Salehi était devenu une figure de proue du mouvement « Femme, Vie, Liberté » et avait soutenu via ses chansons et sur les réseaux sociaux le mouvement de contestation déclenché après la mort le 16 septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne détenue par la police des mœurs, qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict pour les femmes. À l’époque, il avait appelé les Iraniens à combattre le pouvoir et à la sédition dans de nombreuses chansons partagées sur les réseaux sociaux.

Les agences de presse officielles ont déclaré que son arrestation avait eu lieu alors qu’il tentait de franchir illégalement les frontières occidentales du pays. Une affirmation démentie par ses proches. Des artistes étrangers lui avaient alors apporté leur soutien, craignant qu'il ne soit condamné à mort.

Plusieurs centaines de personnes, dont des membres des forces de l'ordre, ont été tuées et des milliers arrêtées au cours des manifestations qui se sont tenues en octobre et novembre 2022 en Iran, avant de refluer. Neuf personnes ont été exécutées en lien avec ce soulèvement, selon des ONG.

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