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Reportage

Cisjordanie: la question de la neutralité de l'Unrwa, vue depuis le camp de réfugiés d'Aïda

Dans le camp de réfugiés d'Aïda, près de Bethléem, en Cisjordanie occupée, un camp de l'Unrwa suit de très près la polémique qui menace l'agence onusienne, pointée du doigt pour des problèmes de neutralité.

L’entrée du camp de réfugiés d’Aïda à Bethléem surmonté d’une énorme sculpture de métal rouillé représentant une clé.
L’entrée du camp de réfugiés d’Aïda à Bethléem surmonté d’une énorme sculpture de métal rouillé représentant une clé. rfi / Guilhem Delteil
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Avec nos envoyés spéciaux à Aida, Nicolas Falez et Nicolas Benita

L’entrée du camp de réfugiés d’Aida à Bethléem est surmonté d’une énorme sculpture de métal rouillé représentant une clé, le symbole de l’exil des réfugiés palestiniens et du droit au retour qu’ils revendiquent.

Environ 8 000 réfugiés vivent dans ces ruelles étroites, Ibrahim Abu Srur est l’un d’entre eux et il est aussi un employé de l’Unrwa. Il a suivi la remise du rapport d’enquête qui préconise d’améliorer la neutralité de l’Unrwa mais qui souligne aussi qu’Israël n’a pas fourni de preuve de l’implication d’employés de l’agence dans les attaques du 7 octobre dernier.

Nous sommes convaincus à 100% qu’aucun de nos collègues n’a participé au 7 octobre et les Israéliens n’ont communiqué aucune preuve. Nos équipes connaissent notre règlement, ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Je suis un Palestinien, je suis un réfugié, je vis dans un camp. Je connais les sentiments des réfugiés et pourtant, je travaille dans une absolue neutralité. Et cette neutralité, nous la respectons dans notre travail.

Ici, dans le camp de réfugiés d’Aïda, le travail de l’Unrwa est partout : deux écoles, un centre de santé, le ramassage des déchets. Ce sont autant de services qui permettent aux habitants d’Aïda de subsister au quotidien.

« Je me suis sentie accusée et prise pour cible »

En blouse blanche, au milieu de cartons de médicaments estampillés « Unrwa », Kaouther Rabaa ne cache pas son soulagement. Réfugiée palestinienne, employée depuis 30 ans par l'agence, elle est pharmacienne dans ce centre de santé géré par l’agence, dans le camp d'Aida.

Je me suis sentie accusée et prise pour cible », dit-elle, à propos des déclarations israéliennes visant l’agence. « Ici, on travaille pour aider les gens dans une organisation qui n’a rien à voir avec la politique. On nous a accusés, cela a créé du malaise. On a ressenti de l’injustice.

Dans le hall, Motaz Badaoui est médecin généraliste. Il a lui aussi hérité du statut de réfugié palestinien. Tous les jours, il conduit sa voiture entre le camp dans lequel il vit et celui d’Aida où il dirige ce centre de soin. « Je crois qu’il faut prendre sérieusement en considération toutes les recommandations de la commission d’enquête » explique le médecin. Selon lui, la neutralité est déjà « un sujet sacré » pour la majorité des employés de l’agence, régulièrement formés sur cette question.

Dans le centre de santé comme dans les rues du camp, on espère désormais que les pays qui ont suspendu leurs contributions à l’Unrwa vont reprendre leurs versements.

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