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Irak

Irak: combats entre forces kurdes et armée irakienne dans la région de Kirkouk

Cela faisait trois jours que le gouvernement irakien demandait aux peshmergas, les forces du Kurdistan autonome, de se retirer de la ville de Kirkouk et d'annuler le référendum d'autodétermination du 25 septembre dernier. Des combats ont finalement éclaté entre les troupes de Bagdad et les Kurdes dans la nuit du lundi 16 octobre. Les forces irakiennes assurent contrôler le gouvernorat.

Le pétrole est au coeur du conflit entre Bagdad et les Kurdes: camions-citernes attendant pour faire le plein à une raffinerie de pétrole à Kirkouk, dans le Kurdistan irakien (archive).
Le pétrole est au coeur du conflit entre Bagdad et les Kurdes: camions-citernes attendant pour faire le plein à une raffinerie de pétrole à Kirkouk, dans le Kurdistan irakien (archive). Staton R Winter/Bloomberg via Getty Images
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Les troupes fédérales irakiennes ont commencé leur avancée au cœur de la nuit et ce lundi matin, le commandement conjoint des opérations a déclaré qu'elles avaient repris des routes et des infrastructures aux peshmergas kurdes.

Les troupes fidèles à Bagdad se seraient emparées de l'un des six champs pétroliers de la région de Kirkouk, particulièrement riche en hydrocarbures. Les forces irakiennes disent aussi avoir pris le contrôle de l'aéroport militaire de la ville et du siège du gouvernorat, où seul le drapeau irakien est désormais hissé.

Les champs pétrolifères de la région de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, avaient été pris par les combattants du Kurdistan autonome il y a trois ans, en 2014, dans le chaos créé par la percée du groupe Etat islamique sur le territoire irakien.

Aujourd'hui, l'organisation jihadiste a disparu de la carte en Irak. Mais le référendum d'indépendance des Kurdes du pays, le mois dernier, a brusquement fait ressurgir les désaccords entre cette minorité et le pouvoir central de Bagdad.

L'enjeu de ce qui se déroule actuellement, ce sont les fameux « territoires disputés », ces secteurs que les Kurdes revendiquent mais qui ne figurent pas dans les limites du Kurdistan autonome définies dans la Constitution irakienne.

Les territoires disputés

Ces zones disputées représentent une bande de terre longue de plus de 1.000 km, partant de la frontière syrienne jusqu'à celle avec l'Iran. Elle s'étend sur 37.000 km².

Située au sud des trois provinces d'Erbil, Dohouk et Souleimaniyeh qui forment la région autonome du Kurdistan, cette bande recouvre des portions des provinces de Ninive, de Salaheddine et de Diyala.

Toute la riche province pétrolère de Kirkouk, au centre de ces derniers développements, est considérée comme « disputée ».

avec AFP

Une progression des forces irakiennes menée sans grands combats ?

Selon la télévision officielle irakienne, des « unités du contre-terrorisme, la 9e division blindée de l'armée et la police fédérale » mènent les opérations. Elles auraient repris « d'importantes zones de la province de Kirkouk sans combat ».

Des faits démentis par le gouvernement régional du Kurdistan. Des sources militaires des deux côtés ont rapporté de violents échanges de tirs de roquettes au sud de Kirkouk, faisant plusieurs blessés dans les rangs des peshmergas.

Le gouvernement de Bagdad indique que ses armées ont pour mission de « sécuriser les bases et les installations fédérales de la province de Kirkouk ». Sur place, le gouverneur kurde, limogé mais qui refuse de quitter son poste, a appelé les habitants des environs à prendre les armes pour défendre leur ville.

Il semblerait cependant que la progression des forces irakiennes se déroule principalement sans combat, sans résistance réelle des unités kurdes peshmergas. La situation est confuse et évolutive sur le terrain.

Durcissement du bras de fer entre le gouvernement irakien et les Kurdes

La question est de savoir jusqu'où l'armée irakienne est prête à avancer et quelle sera l'attitude des forces kurdes face à cette progression. Des milliers d'habitants kurdes de Kirkouk ont commencé à fuir la ville, selon l'Agence France-Presse.

Dimanche 15 octobre, les dirigeants kurdes se sont dits prêts au dialogue avec les autorités centrales, mais ont refusé d'annuler le référendum d'indépendance comme condition préalable à d'éventuelles négociations avec Bagdad.

Peu après, Bagdad a changé de ton, se mettant à dénoncer la présence à Kirkouk de combattants kurdes venus d'un autre pays, la Turquie. Le gouvernement y voit « une déclaration de guerre ».

Alors qu'il y a quelques semaines encore, forces irakiennes et kurdes combattaient le même ennemi, le groupe Etat islamique, désormais, l'armée nationale irakienne passe clairement à l'offensive sur ce front.

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