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Iran

Iran: le conservateur Ari Larijani prend la tête du Parlement

Le conservateur modéré Ali Larijani a été largement réélu dimanche 29 mai 2016 président du Parlement iranien avec 173 voix contre 103 à son adversaire réformateur Mohammad Reza Aref. Les conservateurs dirigent donc à la fois le Parlement et l'Assemblée des experts.

C'est le président de l'Assemblée des experts, Ahmad Jannati (89 ans) qui a ouvert la session du nouveau Parlement iranien le 28 mai 2016.
C'est le président de l'Assemblée des experts, Ahmad Jannati (89 ans) qui a ouvert la session du nouveau Parlement iranien le 28 mai 2016. AFP/Atta Kenare
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Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

C’est une nouvelle victoire pour les conservateurs : Ali Larijani a été élu avec plus de 60% des voix des nouveaux députés. Il distance ainsi son concurrent réformateur Mohammad Reza Aref de 70 voix. Visiblement certains candidats élus sur la liste des réformateurs ont fait défection pour apporter leur soutien à Ali Larijani. Ce dernier a également réussi à mobiliser les députés indépendants en sa faveur. Le réformateur Aref subit un échec personnel puisqu'il a obtenu seulement 103 voix.

La large victoire de M. Larijani intervient une semaine après celle de l'ayatollah Ahmad Jannati, également conservateur, qui a été également élu à une large majorité à la tête de l'Assemblée des experts, chargée de nommer, surveiller et éventuellement démettre le Guide suprême.

Le gouvernement du président modéré Hassan Rohani devra composer avec ce nouveau parlement toujours dominé par les conservateurs. Mais sa tâche sera plus facile car les ultraconservateurs qui avaient notamment combattu l’accord nucléaire ont été éliminés lors du scrutin législatif du début de l'année.

Une cohabitation qui devrait être sans heurts

Les conservateurs continuent de contrôler à la fois le Parlement et l'Assemblée des experts à un de l'élection présidentielle de 2017. Le président Rohani devrait se présenter pour un second et dernier mandat de quatre ans.

Selon Mohamed Reza Jalili, professeur émérite à l'Institut des hautes études internationales et du dévelopement à Genève et co-auteur du livre L'Iran en 100 questions (éditions Tallandier), Ali Larijani et Hassan Rohani ne devraient pas avoir de difficulté à cohabiter.  « Je crois qu’il y a un rapport de force plus ou moins égalitaire en tout cas au sein du Parlement, avec une prééminence quand même des conservateurs dont Monsieur Larijani est le représentant. Mais c’est un représentant assez modéré, qui convient quand même au gouvernement de Monsieur Rohani qui trouve un certain nombre d’avantages à ce que monsieur Larijani continue à être le président de la Chambre. Vous savez que c’est la troisième fois qu’il devient président du Parlement islamique et il a montré une capacité de gérer ce Parlement de façon assez efficace, du fait même que l'accord sur le nucléaire a été voté grâce à sa stratégie, puisque finalement l’année passée la majorité était conservatrice au Parlement. Donc il a de très bonnes relations avec monsieur Rohani ».
 

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