Hong Kong: les manifestants veulent s'en prendre aux banques chinoises
Les Hongkongais testent une nouvelle forme de protestation ce samedi 13 juillet. Après avoir recouvert les murs de la ville de « post-it » multicolores avec des messages de soutien aux manifestants qui réclament le retrait du projet de loi sur les extraditions vers la Chine, ils visent cette fois le pouvoir bancaire, et en particulier la Bank of China.
Publié le :
Un appel à « tester la résistance » de Bank of China, une banque d'État chinoise en retirant le plus d'argent possible, est devenu viral en début de semaine sur les forums de discussion utilisés par les manifestants hongkongais. Les organisateurs espèrent qu'au moins 5 000 personnes participeront, ce samedi 13 juillet, à cette nouvelle action.
Une action symbolique
« Nous espérons toujours que le gouvernement accédera à nos requêtes. Cette action est aussi une façon de montrer que nous continuons à nous battre. Notre but n’est pas de détruire le système, nous ne sommes pas des émeutiers », explique Joe*, en faisant la queue devant une agence de la Bank of China.
L'action est avant tout symbolique. Les manifestants veulent paralyser l'activité de ce monstre financier. « Les Hongkongais sont tellement en colère et sans espoir. Nous savons que l'argent déposé sur nos comptes bancaires ne représente pas grand-chose. Nous ne pourrons pas impacter la Bank of China, mais c’est une nouvelle façon d'incarner notre mouvement », poursuit Joe.
Ce nouveau mode d'action ne fait pas trembler la place financière mondiale de Hong Kong. « Ce ne sont pas les mouvements, ces manifestants, ces jeunes qui vont modifier l'état des finances de Hong Kong dans le monde de la finance, mais le retrait du projet d'extradition a quand même rassuré le milieu des affaires », expose Jean-Pierre Cabestan, professeur à l'université baptiste de Hong Kong.
Des actions depuis les messageries cryptées
Depuis le début des manifestations à Hong Kong en avril dernier, de nombreux jeunes continuent de descendre dans les rues pour protester contre la mainmise de la Chine sur leur île. Toutes les actions s’organisent désormais sur les messageries cryptées. Avec un souci majeur : préserver son anonymat.
Nous savons qu’il y a des agents de police qui naviguent sur nos forums ou qui viennent sur Telegram en se faisant passer pour des manifestants, juste pour lire les discussions. Et quand ils interceptent une réponse qui les intéresse, ils peuvent inculper l’auteur du message
Les manifestants passent par les messageries cryptées pour organiser leurs actions avec un souci majeur: la préservation de leur anonymat
*(Nom d'emprunt)
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne