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Birmanie

Birmanie: plusieurs officiels birmans jugés pour corruption

C’est un procès attendu qui s’ouvre jeudi 4 octobre en Birmanie. Celui de l’ancien procureur général de la région de Rangoon et cinq autres officiels birmans. Ils sont poursuivis en justice pour des faits de corruption : ils auraient reçu près de 70 millions de kyats, environ 40 000 euros, et des bouteilles de whisky de grande valeur, en échange du classement sans suite d’un procès pour meurtre.

La Cour suprême de Birmanie à Rangoon.
La Cour suprême de Birmanie à Rangoon. AFP
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De notre correspondante

C’est la première fois que des personnes si hautes placées se retrouvent devant la justice pour corruption. Et c’est à l’initiative de la commission anti-corruption du pays. C’est elle qui a enquêté sur ces soupçons de versement d’argent qui ont abouti à l’arrestation de six personnes, dont l’ancien procureur général de Rangoon, un juge ou encore un policier.

Le procès qui commence jeudi 4 octobre est un signe des récents efforts des autorités birmanes pour lutter contre la corruption. Pour la dirigeante Aung San Suu Kyi, c’est une priorité. La prix Nobel de la paix l’a dit à plusieurs reprises. Et d’ailleurs, en juin dernier, un amendement a été voté dans le pays: cette commission peut désormais enquêter d’elle même sur des hauts fonctionnaires sans attendre de recevoir une plainte qui s’appuie sur de «fortes preuves» pour pouvoir ouvrir un dossier, ce qui était le cas jusqu’à présent.

Des efforts timides

La loi anti-corruption est loin d'être complète. Pour l’instant, les entreprises peuvent seulement être reconnues coupables de blanchiment d’argent et non de corruption. La protection des témoins et des lanceurs d’alerte reste elle trop faible, selon l’ONU. Les plaignants ne sont pas à l’abri d'être poursuivis en justice à leur tour. Et il reste aussi des zones d’ombre concernant les donations des hommes d’affaire pour les partis politiques.

La commission anti-corruption birmane ne peut pas enquêter par exemple contre les militaires encore puissants dans le pays, après près de 50 ans de dictature. Ils contrôlent trois ministères clés. La commission subit aussi les lenteurs de la bureaucratie, de l’avis-même de ses membres. Ils doivent en effet attendre l’autorisation de l’Etat pour pouvoir arrêter des fonctionnaires en poste, ce qui peut prendre plusieurs semaines et laisser aux suspects le temps de s’échapper.

Une administration vérolée

La tâche est pourtant vaste : la corruption est très répandue dans le pays, notamment dans les services publics. Il y a eu d’ailleurs une enquête assez révélatrice de l’ONG Transparency International à ce sujet. Quasiment la moitié des Birmans interrogés qui ont eu un échange avec la police récemment, ont dû payer un pot-de-vin. Quand ils ont affaire à la justice, un tiers a dû mettre la main à la poche et des cas existent aussi dans les hôpitaux, les écoles. Toujours selon l’ONG, la Birmanie se situe à la 136ème place sur 176 dans le classement des pays les plus corrompus au monde.

Selon la commission anti-corruption, la majorité des 5 000 plaintes reçues depuis 2014 concernent l’administration du pays. D’ailleurs, la plupart d’entre elles ont été transférées aux ministères concernés, pour être traitées en interne. Ce qui rend la probabilité d’une poursuite en justice très faible

 

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