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Birmanie

Birmanie: un accord de cessez-le-feu signé par deux groupes ethniques

En Birmanie, deux groupes ethniques ont signé un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement, mardi 13 février. Le New mon state party et le Lahu democratic union sont des mouvements représentant deux ethnies situées à la frontière thaïlandaise. Aung San Suu Kyi était présente à la cérémonie dans la capitale Naypidaw, ainsi que le chef de l’armée.

Kya Khun Sar (au centre), leader du groupe ethnique rebelle Lahu democratic union signe un accord de cessez-le-feu, aux côtés de deux autres responsables de groupes rebelles, lors d'une cérémonie à Naypyidaw, le 13 février 2018.
Kya Khun Sar (au centre), leader du groupe ethnique rebelle Lahu democratic union signe un accord de cessez-le-feu, aux côtés de deux autres responsables de groupes rebelles, lors d'une cérémonie à Naypyidaw, le 13 février 2018. THET AUNG / AFP
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De notre correspondante à Rangoun,

C’est une date importante pour Aung San Suu Kyi, car ce sont les deux premiers groupes ethniques à signer un cessez-le-feu depuis son arrivée au pouvoir. La dirigeante a d'ailleurs fait de la réconciliation nationale sa priorité. En 2015, 8 groupes ethniques avaient déjà signé l’accord de cessez-le-feu. Ils ont donc été rejoints par ceux des ethnies Mon et Lahu.

Dans son discours ce mardi, Aung San Suu Kyi n’a pas manqué de souligner l’importance de cet accord. « C’est le début du processus de paix, le début du dialogue politique, le début de la diminution des conflits armés, a-t-elle déclaré. La première étape pour poser les fondations de la République fédérale démocratique du futur. » Les deux nouveaux signataires ne devraient pas être les seuls en 2018, selon la commission de paix du pays chargée des négociations.

Une paix lointaine

Mais malgré ces promesses, sur le terrain, la paix est loin d’être acquise. En effet, même parmi les signataires de l’accord de cessez-le-feu, tous n’ont pas déposé les armes. Par ailleurs, une dizaine d’autres rébellions ne l’ont toujours pas ratifié.

Ces dernières semaines, dans l’Etat Kachin, au nord de la Birmanie, les combats se sont encore intensifiés avec l’Armée pour l’indépendance kachin. Plusieurs centaines de civils ont pris la fuite. Certains ont quitté les camps de déplacés dans lesquels ils se trouvaient à cause de la proximité des combats. Les militaires birmans ont mené des raids aériens et des attaques à l’arme lourde, notamment dans la région de Tanai, où se trouvent de nombreuses mines d’ambres sous le contrôle de la rébellion kachin.

Le 1er février dernier, cette rébellion a rencontré les militaires birmans en Chine pour des discussions. C’était la première fois depuis 2014, mais sans aboutir à un accord.

Succès symbolique

Pour Aung San Suu Kyi, la signature du cessez-le-feu par deux groupes ethniques reste un succès symbolique. La dirigeante a déclaré ce mardi qu’elle allait continuer le dialogue avec les non-signataires pour essayer de mettre fin aux conflits.

Mais derrière ces mots, la réalité est plus compliquée. Par exemple, les deux groupes qui ont signé cet accord faisaient partie d’une coalition : l’UNFC, qui se trouve donc aujourd’hui affaiblie, puisque les autres membres n’ont eux pas signé l’accord. Les négociations sont dans l’impasse. Les leaders de l’UNFC ont demandé à rencontrer Aung San Suu Kyi et le commandant en chef de l’armée. Mais selon le porte-parole de la coalition, on leur a répondu que ce serait impossible tant qu’ils n’auront pas signé le cessez-le-feu.

Et sans signature, impossible de participer à la conférence de paix du XXIe siècle de Panglong, qui réunit gouvernement et groupes rebelles. La nouvelle session devait avoir lieu à la fin du mois de janvier, elle a été reportée à ce mois-ci sans qu’aucune date n’ait été annoncée pour l’instant.

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