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Présidentielle française: le dilemme d'Anne Hidalgo face à Christiane Taubira

C'est la grande perdante de la « primaire populaire » : Anne Hidalgo a terminé cinquième du vote, derrière Christiane Taubira, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et même le député européen Pierre Larrouturou. Un accroc de plus pour la candidate socialiste déjà en grande difficulté. Alors, stop ou encore ? La question divise son camp, tandis que la campagne continue. Mme Hidalgo s'est rendue à Alfortville, ce lundi 31 janvier.

Anne Hidalgo assiste à un piquet de grève de travailleurs sans papiers devant un bâtiment de la société Chronopost à Alfortville, au sud de Paris, ce lundi 31 janvier 2022.
Anne Hidalgo assiste à un piquet de grève de travailleurs sans papiers devant un bâtiment de la société Chronopost à Alfortville, au sud de Paris, ce lundi 31 janvier 2022. AFP - BERTRAND GUAY
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« On n'arrête pas un train qui est lancé. » Pour le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner, hors de question de débrancher la candidature Hidalgo.

Et surtout pas en faveur de Christiane Taubira, dont les rapports fluctuants avec les socialistes ont laissé de mauvais souvenirs.

►À relire : Christiane Taubira désignée par la « primaire populaire »

Parmi les jusqu'au-boutistes, on estime qu'il faut surtout rester vivants, pour préparer la reconstruction politique de la gauche, et que sans candidat à la présidentielle, c'est mission impossible.

Anne Hidalgo doit donc faire sienne la devise de la ville de Paris : « fluctuat nec mergitur ». Même secoué par les flots, on ne sombre pas.

 

L'autre ligne

Il existe une autre ligne au Parti socialiste, explique Aurélien Devernoix, du service politique de RFI. Elle est soutenue par certains proches de la direction, et c'est celle d'un rapprochement avec l'ancienne ministre de la Justice.

« Le programme de Taubira, c'est le nôtre », dit un cadre. « Si on fait 8 ou 9% avec elle, au moins on casse la dynamique actuelle. »

Des socialistes qui se veulent « lucides » sur la candidature Hidalgo : « Elle ne démérite pas, mais il y un truc qui ne fonctionne pas, on ne voit pas comment elle pourrait décoller. »

Il faudra en tout cas prendre une décision d'ici à la date butoir du 4 mars, jour du dépôt des parrainages à l'élection présidentielle.

 

En campagne

D'ici là, la maire de Paris poursuit donc son chemin. La socialiste reste déterminée. Et elle l'a prouvé ce lundi en allant défendre des travailleurs sans-papiers, en grève depuis deux mois à Alfortville, à côté de la capitale.

Elle sera restée quinze minutes sur place avant de repartir en voiture, relate notre envoyé spécial, Anthony Lattier. Mais elle aura été accueillie par plusieurs dizaines de travailleurs sans-papiers d'origine africaine, installés à côté d'un entrepôt Chronopost.

« Je le dis ici avec force : je demande la régularisation des personnes qui sont des travailleurs, des vrais travailleurs. Il y a des droits dont vous devez bénéficier. Je resterai à vos côtés et je vous l'assure, je pense que nous allons gagner », a-t-elle lancé sous les applaudissements.

Régulariser les sans-papiers, un combat un peu mis de côté par la gauche et qu'Anne Hidalgo reprend à son compte, comme si elle n'avait pas été désavouée par la primaire populaire, et comme si elle n'était pas sous pression au sein même de son parti.

Combien de temps pourra-t-elle tenir ainsi ? Il est désormais trop tard, disent ses soutiens, pour faire demi-tour.

►Lire aussi : À la Une de la revue de presse française, Taubira et maintenant ?

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