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Hong Kong

Hong Kong: des manifestants toujours masqués et les transports interrompus

À Hong Kong, la tension reste très forte. Des centaines de manifestants pro-démocratie ont encore défilé ce samedi 5 octobre 2019 dans la zone administrative spéciale, où la nuit dernière a aussi été très agitée.

Un Hongkongais portant un masque dans le quartier de Mong kok à Hong Kong le 5 octobre, malgré l'interdiction de se couvrir le visage mis en place le 4 octobre.
Un Hongkongais portant un masque dans le quartier de Mong kok à Hong Kong le 5 octobre, malgré l'interdiction de se couvrir le visage mis en place le 4 octobre. PHILIP FONG / AFP
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Avec notre correspondant à Hong KongVincent Souriau

En geste de défi envers la cheffe de l’exécutif local, Carrie Lam, qui a décrété vendredi l’interdiction du port du masque dans les cortèges, beaucoup avaient encore le visage caché ce samedi 5 octobre.

Une loi d'exception qui dérange

Le décret « anti-masque » mis en place le 4 octobre fait polémique, car il repose sur un outil juridique très controversé : une loi d'exception. Cette loi qui permet à l'exécutif de contourner le Parlement, et dans ce cas précis tend à lever l'anonymat des manifestants. La société civile hongkongaise craint une dérive autoritaire sans aucune limite.

Pour Vickie Lui, avocate pénaliste et proche des milieux pro-démocratie, cette loi est une dérive constitutionnelle : « C’est complètement inutile et contraire à nos règles de droit. Nos lois doivent être nécessaires, utiles et proportionnées, comme dans toute société démocratique. Ce texte ne peut qu’empirer la situation et surtout, il ne servira à rien dans la situation que Hong Kong connaît en ce moment. »

Les autorités hongkongaises profitent d’une ordonnance de 1922 sur l’état d’urgence, un texte très flou qui, selon Vickie Lui, ouvre la porte à une répression toujours plus sévère du mouvement de contestation.

« Le terme utilisé dans ce texte, c’est "dans l’intérêt de Hong Kong". Donc, ils l’interprètent comme ils veulent. Ça peut vouloir dire couper l’accès à certains sites internet, interdire les applications mobiles, les messageries qui sont très utilisées depuis le début du mouvement ou imposer un couvre-feu. »

La société civile n'a pas tardé à agir puisque deux recours ont déjà été formés contre les décrets du gouvernement. Elle estime qu’ils ne sont pas conformes à la Loi fondamentale, la mini-Constitution de Hong Kong. La réponse est entre les mains des tribunaux.

Les transports en commun perturbés

En parallèle des manifestations, la ville a tourné au ralenti toute la journée. Les autorités ont décidé de suspendre les métros. Ce samedi, aucune rame n’a circulé durant toute la journée.

L’autorité des transports explique que des réparations sont nécessaires, après de nouvelles dégradations la nuit dernière et qu’il a fallu mettre tout le réseau à l’arrêt. Une situation compliquée pour les Hongkongais, mais plus facile à gérer le week-end, car les travailleurs sont au repos.

Mais il reste les taxis, les bus de remplacement, et le tramway fonctionne. Donc il y a des perturbations, mais avec un impact relatif.

Cette coupure générale du métro était vraiment nécessaire ? C’est la question qui titille les citadins à Hong Kong. Car sur les 91 arrêts de métro, une quinzaine, peut-être une vingtaine de stations, ont subi des dégâts.

Certains se demandent si ce n’est pas plutôt une stratégie pour limiter les manifestations sauvages, d’autant que les autorités ont fait attention aux liaisons vers l’aéroport de Hong Kong, qui ne sont pas interrompues. Donc les Hongkongais prennent la chose avec circonspection, jusqu’ici.

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