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Chine

Chine: HRW appelle à la fermeture des «centres de rééducation» dans le Xinjiang

L'ONG Human Rights Watch a publié ce lundi un rapport sur la situation des minorités musulmanes dans la province chinoise du Xinjiang, en majorité des Ouïghours. A travers des témoignages d'ex-détenus, l'ONG accuse Pékin de détenir dans des camps de rétention près d'un million de personnes, issues de ces minorités, sous couvert de lutte contre le terrorisme.

La ville d'Altay, dans la province autonome du Xinjiang, en Chine.
La ville d'Altay, dans la province autonome du Xinjiang, en Chine. REUTERS/Jason Lee
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Dans un rapport présenté comme fondé sur des témoignages d'ex-détenus, l'association américaine Human Rights Watch (HRW) dépeint la situation au Xinjiang (nord-ouest).

Cette région chinoise frontalière de l'Afghanistan et du Pakistan est confrontée à une forte instabilité. Des attentats imputés par la Chine à des « séparatistes » ou des « terroristes » islamistes ont fait des centaines de morts ces dernières années dans le pays. La situation a conduit le gouvernement à durcir de façon draconienne l'encadrement des pratiques religieuses et les contrôles policiers dans la région.

Pékin est aussi accusé par des organisations de défense des droits de l'homme d'y avoir ouvert des « centres de rééducation » pour les personnes soupçonnées d'intentions hostiles. La plupart seraient des Ouïghours ou des Kazakhs, les principales ethnies musulmanes du Xinjiang.

« Nous avons les témoignages d’une soixantaine de personnes, passées dans des camps d’éducation ou des personnes qui vivent dans la région, des personnes d’ailleurs qui vivent aussi à l’extérieur de la région et qui racontent à quel point il était difficile pour eux de vivre dans le Xinjiang sous cette campagne de répression massive », explique à RFI Béatrice Jeannerod, directrice de Human Rights Watch en France.

Et de détailler le quotidien des prisonniers : « Les personnes, qui sont détenues sans aucun procès ni aucune condamnation, sont amenées à apprendre le mandarin, à faire des séances de lever de drapeau, à promettre allégeance au Parti communiste et aux autorités chinoises, à apprendre les hymnes. Toute une série de rééducations politiques[...]pour que les personnes ressortent comme de bons Chinois pratiquants le mandarin et jurant allégeance au Parti communiste et aux autorités chinoises. »

Restrictions

Pékin avait déjà été accusé en août dernier, devant un comité des droits de l'homme de l'ONU à Genève, de détenir ou d'avoir détenu un million de personnes dans ces centres. Ce que les autorités chinoises démentent.

Outre ces cas rapportés d'internement, les autorités du Xinjiang ont renforcé les restrictions face à ce qu'elles qualifient « d'extrémisme religieux ». Elles interdisent notamment depuis 2017 le port du voile intégral. Et découragent l'observance du jeûne du ramadan par les fonctionnaires et les étudiants.

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