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Cambodge

Cambodge: un réalisateur australien condamné à six ans de prison pour espionnage

Arrêté en juin 2017 après avoir capturé les images d’un rassemblement politique à Phnom Penh avec son drone, le réalisateur australien James Ricketson a écopé ce vendredi 31 août 2018 d'une peine de six ans de prison pour collection d'informations pouvant compromettre la sécurité nationale. Une procédure très décriée.

James Ricketson, le 16 août dernier à Phnom Penh.
James Ricketson, le 16 août dernier à Phnom Penh. REUTERS/Samrang Pring
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Avec notre correspondante à Phnom Penh,  Juliette Buchez

Il n'aura pas fallu beaucoup de matière pour faire condamner James Ricketson pour espionnage. Cela fait pourtant 20 ans que l’Australien se rend au Cambodge et y réalise des films documentaires ou des travaux humanitaires.

En quittant le tribunal, le réalisateur s'est exclamé : « Pour qui suis-je censé espionner ?! » L’accusation n’a jamais nommé le pays avec lequel l’Australien de 69 ans aurait collaboré.

Pour l'ONG Human Rights Watch, la condamnation de Ricketson est injuste et illustre les failles de la justice cambodgienne. Dans le dossier, les preuves se sont résumées à quelques images et e-mails saisis sur l’ordinateur du prévenu.

La cour s’est penchée sur des e-mails critiques à l’égard du Premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 33 ans, ainsi que sur des échanges avec Sam Rainsy, l’un des leaders de l’ancien parti d’opposition en exil.

Accusé d'avoir un agenda politique pour le Cambodge

C’est au-dessus d’un rassemblement de ce parti que l’Australien avait fait voler son drone en juin 2017. Accusé d’avoir voulu renverser le gouvernement, le principal parti d’opposition a été dissout peu après, en novembre 2017.

Depuis, ce parti a été privé d’élection malgré les critiques de plusieurs organisations internationales. Mais James Ricketson se défend d’avoir un agenda politique. Il a expliqué que ses travaux étaient à visée journalistique.

Les soutiens du réalisateur espéraient sa libération ce vendredi, en particulier dans le contexte actuel de détente post-électorale, après un scrutin controversé en l’absence, donc, du principal parti d’opposition dans le pays.

Ces dernières semaines, une vingtaine d’opposants politiques et d’activistes ont été graciés par le souverain cambodgien Norodom Sihamoni à la faveur des demandes du Premier ministre Hun Sen.

→ À relire : Après les élections, légère détente du pouvoir sur l’opposition

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