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Japon / Travail

Le Japon limite les heures supplémentaires... à 100 par mois

Pour la première fois, le Japon s’apprête par force de loi à limiter à 100 par mois le nombre d’heures supplémentaires effectuées dans ses entreprises. Le but ? Lutter contre les risques de mort par excès de travail, un grave problème de santé publique dans l'archipel.

Dans près d'un quart des entreprises japonaises, les employés font plus de 80 heures supplémentaires chaque mois.
Dans près d'un quart des entreprises japonaises, les employés font plus de 80 heures supplémentaires chaque mois. REUTERS/Thomas Peter/File photo
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De notre correspondant à Tokyo

Il y a deux ans, le suicide d’une jeune employée du géant de la publicité Dentsu a pris une telle ampleur dans les médias que le gouvernement japonais s’est senti obligé, bon gré mal gré, de plafonner les heures supplémentaires…à 100 par mois.

Diplômée de la prestigieuse université de Tokyo, âgée de 24 ans, Matsuri Takahashi effectuait au moins 105 heures supplémentaires par mois. Ses supérieurs l’incitaient à n’en déclarer que 70, la limite fixée en théorie par Dentsu. Epuisée, travaillant encore les week-ends, la jeune femme a fini par se jeter de la fenêtre du dortoir de son entreprise.

Le Japon pratique la semaine des 40 heures et tolère un plafond théorique de 45 heures supplémentaires par mois. Mais il suffit d’un accord d’entreprise pour que ce plafond ne soit pas respecté. D’où la volonté du gouvernement de limiter par des dispositions légales les heures supplémentaires à 60 par mois en moyenne.

Evolution des mentalités

Avec une exception de taille : sauf en période d’activité intense, les entreprises pourront demander à leurs employés de travailler 100 heures par mois. Si cette exception se prolonge plus de six mois, la limite des 100 heures supplémentaires par mois descendra à 80.

Or, les médecins du travail considèrent 80 heures supplémentaires par mois comme l’entrée dans la zone à risque de mort par épuisement. Quant à 100 heures par mois, cela revient à travailler jusqu’a 23 heures chaque jour de la semaine. Pour les spécialistes, cette réforme ne va pas réduire les risques de mort par surmenage, connue sous l’expression de « karoshi » au Japon.

Pourtant, les mentalités changent dans les entreprises japonaises. Le dernier vendredi de chaque mois, ces dernières invitent leurs employés à quitter leur bureau à 15 heures. Elles ont intérêt à améliorer la gestion du temps de travail dans un pays en vieillissement accéléré avec pénurie de main d’oeuvre.

Les entreprises japonaises remarquent aussi que les heures supplémentaires nuisent à la productivité. Les employés ralentissent le rythme de travail pour gagner plus d’argent grâce aux heures supplémentaires.

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