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France

Les «gilets jaunes» se préparent pour l'«ultimatum 2»

Une importante manifestation des « gilets jaunes » est prévue ce samedi 20 avril 2019 en France. L'acte 23, rebaptisé « ultimatum 2 », doit être la suite logique de l'« ultimatum 1 » du 16 mars qui avait donné lieu à une manifestation violente sur les Champs-Élysées. Le restaurant Le Fouquet's avait été saccagé et des dizaines de manifestants avaient été blessés.

Manifestation des «gilets jaunes» le 13 avril 2019 à Laval, dans l'ouest de la France.
Manifestation des «gilets jaunes» le 13 avril 2019 à Laval, dans l'ouest de la France. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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Après une semaine agitée, tous les « gilets jaunes » le disent, le rassemblement de ce samedi doit donner une nouvelle impulsion au mouvement. Depuis plusieurs semaines, il y a de moins en moins de monde aux manifestations. Beaucoup ont déserté les assemblées générales. Certains sont usés par cinq mois de lutte, et d'autres désabusés par la très lente structuration du mouvement.

Ce samedi 20 avril doit donc être une sorte de rebond printanier. Sauf qu'entre-temps, il y a eu l'incendie de Notre-Dame. Et Emmanuel Macron, qui devait annoncer des mesures, a annulé son allocution.

Plusieurs rassemblements prévus

Selon les « gilets jaunes » que nous avons contactés, cet incendie « ne change rien ». Cela aurait même plutôt tendance à les motiver davantage. Sur les réseaux sociaux, ils sont très remontés face aux promesses de dons faites par les milliardaires Bernard Arnault et François-Henri Pinault, entre autres, pour reconstruire la cathédrale. « Tout d’un coup après l’incendie, le fric arrive de partout », s’agace Michel, un « gilet jaune » du Val-de-Marne (région parisienne).

« On en est à un milliard d’euros ; pourquoi tout le monde se réveille maintenant ? Ça veut dire qu’il y a de l’argent. Mais qui est-ce qui le garde ? On ferait mieux de mettre en place une meilleure répartition des richesses en France. Ça m’exaspère et je pense que tous les "gilets jaunes" vont raisonner comme moi et que l’on va se retrouver sur le pavé ce samedi », dit-il.

Comme chaque week-end, plusieurs rassemblements sont prévus. À Paris, un défilé aux alentours de Notre-Dame est envisagé pour « honorer le patrimoine du peuple ». Un autre est prévu sur les Champs-Élysées. Les « gilets jaunes » veulent avant tout faire pression sur Emmanuel Macron et lui rappeler que l'incendie ne change rien à leur combat.

Mesures divulguées dans la presse

C'est tout de même un moment particulier, car les « gilets jaunes » semblent dans le flou et sont de plus en plus divisés, tandis que le gouvernement tarde à rendre les conclusions du grand débat national. « Il y a un discours qui verse dans le pathos de la part de nos dirigeants, alors que l’on peut très bien parler de Notre-Dame de façon plus intelligente », estime Juan Branco, avocat de plusieurs « gilets jaunes » emblématiques.

Lui-même soutien du mouvement, Juan Branco estime qu'il ne faut pas « se laisser absorber par ce discours larmoyant qui convoque un élan d’union et de solidarité nationales et qui fait que l’on ne parle plus des vraies questions politiques ».

Les mesures qu'Emmanuel Macron devait annoncer ont tout de même été divulguées dans la presse. Sur ces annonces, les « gilets jaunes » contactés sont unanimes : « Elles ne sont pas à la hauteur. » « Je pense qu’il y a beaucoup d’annonces de façade », explique Béatrice Turpin, « gilet jaune » à côté de Paris.

Quelles puissances dans la rue ?

« S’ils voulaient vraiment plus de justice fiscale, ajoute-t-elle, ils taxeraient plus les actionnaires et ils en feraient plus pour soulager la pression sur les travailleurs. Le combat est toujours là, parce que ce ne sont que des mesurettes. »

Les manifestations vont donc se poursuivre. Quelles puissances auront-elles ? Nul n'est capable de le savoir à l'avance. En tous cas, ils sont nombreux au sein des « gilets jaunes » à espérer un rassemblement massif ce samedi 20 avril, et surtout lors du 1er mai prochain, pour la fête du Travail.

► À lire aussi : « Les racines de la colère », petite ville meurtrie du nord de la France

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