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Cyclisme

Tour de France: Froome bousculé, un geste malheureux mais prévisible

Jeudi 19 juillet, dans la montée de l'Alpe d'Huez, Chris Froome était bousculé par un spectateur. Un geste malheureusement prévisible dans un contexte de suspicion de dopage autour du quadruple vainqueur du Tour de France. Un geste qui a aussi eu des précédents dans l'histoire. Coup d'oeil dans le rétroviseur. 

Chris Froome et Geraint Thomas : les leaders de la formation Sky dominent le Tour de France 2018 malgré les critiques et provocations.
Chris Froome et Geraint Thomas : les leaders de la formation Sky dominent le Tour de France 2018 malgré les critiques et provocations. REUTERS/Benoit Tessier
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C’était écrit. Blanchi dans une affaire de dopage quelques jours avant le départ du Tour de France 2018, le quadruple vainqueur de l’épreuve et grand favori Chris Froome a été bousculé dans la montée finale de la 12e étape vers l’Alpe d’Huez, jeudi 19 juillet.

Un spectateur, parmi les dizaines de milliers présents sur le bord de cette ascension mythique de la Grande Boucle, est soudain sorti du rang pour porter une tape fort peu amicale sur l’épaule du coureur britannique. Peu après, lors de la cérémonie protocolaire, son équipier chez Sky Geraint Thomas, vainqueur de l’étape et Maillot Jaune du Tour, a été copieusement sifflé.

Chris Froome bousculé par un spectateur du Tour de France, le 19 juillet 2018 dans l'Alpe d'Huez.
Chris Froome bousculé par un spectateur du Tour de France, le 19 juillet 2018 dans l'Alpe d'Huez. RTS

Depuis des années, l’outrageante domination de Sky dans la plus grande course du monde agace les spectateurs. Froome avait déjà été victime de jets d’urine par le passé. Les soupçons de dopage qui ont pesé sur lui une bonne partie de l’année n’ont fait qu’envenimer les choses.

Solidarité chez les coureurs

Chez les coureurs, on affichait sa solidarité avec Froome et ses équipiers après ces incidents, à l’image de Romain Bardet qui, dans un tweet, affirme : « Le vélo est sûrement le sport où les athlètes sont le plus accessibles. Tous concernés pour qu’il puisse le rester. Encourager sans dénaturer. Inacceptable que quelques comportements isolés viennent fausser la lutte sportive. Respect et dignité pour que Le Tour reste une fête. »

Christian Prudhomme, directeur de Tour de France, avait appelé au respect de la formation Sky et de ses coureurs avant le départ. Hier soir, il reconnaissait que malgré la présence de 500 gendarmes et 1,3 kilomètre de barrières, « toutes les mesures prises, tous les messages que l'on fait passer, n'ont pas l'effet que l'on aimerait avoir ».

Le précédent Merckx

Christian Prudhomme a toutefois renouvelé ses vœux de respect : « Il faut retrouver de la sérénité assurément, respecter tous les coureurs, applaudir ceux que l'on a envie d'applaudir. » Avant de préciser que « pour aller chercher des débordements sur la route du Tour, il faut […] chercher loin : Eddy Merckx en 1975 ».

Le 11 juillet 1975, dans l’ascension du puy de Dôme, Eddy Merckx était frappé au foie par un spectateur. La raison ? Un peu à la manière de Froome aujourd’hui, le Belge, déjà cinq fois vainqueur du Tour de France, énervait par sa domination et était accusé de tuer le spectacle. Son appétit de victoire lui avait même valu à l’époque le surnom de « cannibale ».

Le 11 juillet 1975, Eddy Merckx était victime d'un coup de poing au foie de la part d'un spectateur sur le bord de la route du Tour de France.
Le 11 juillet 1975, Eddy Merckx était victime d'un coup de poing au foie de la part d'un spectateur sur le bord de la route du Tour de France. AFP

Epreuve populaire, ouverte à un large public car gratuit et se déroulant au bord des routes, le Tour de France a connu des débordements dès son origine. En 1904, pour sa deuxième édition, les coups bas venus de spectateurs désireux de nuire à tel ou tel concurrent pour favoriser leur préféré furent si nombreux qu’Henri Desgrange, patron du Tour, décida à l’arrivée qu’il n’y aurait jamais de troisième édition... Avant de se raviser quelques mois plus tard.

Un des derniers grands épisodes tragicomiques joués sur les routes de France eut lieu en 1984. Cette année-là, des mineurs de Gardanne et des ouvriers des chantiers navals de la Ciotat avaient manifesté en bloquant le peloton de Paris-Nice. Bernard Hinault en personne avait fait le ménage... Ce même Bernard Hinault qui, avant le départ du Tour 2018, avait appelé les coureurs à mettre pied à terre pour protester contre la présence de Froome dans la Grande Boucle. Cherchez l’erreur…

En 1984, Bernard Hinault fait le coup de poing sur la route de Paris-Nice.
En 1984, Bernard Hinault fait le coup de poing sur la route de Paris-Nice. PHILIPPE BOUCHON / AFP

 

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