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Après son discours à la Sorbonne, Emmanuel Macron poursuit son offensive pour les Européennes

Emmanuel Macron poursuit son offensive médiatique dans la campagne des élections européennes. Après son grand discours sur l’Europe à la Sorbonne jeudi 25 avril, le président de la République a profité de son déplacement vendredi à Strasbourg pour répondre aux questions d’une douzaine de jeunes européens, à l’occasion d’un entretien organisé par le groupe de presse Ebra, composé de neuf titres de presse régionale, et diffusé samedi 27 avril, dans la soirée. Emmanuel Macron fait le service après-vente de son discours de la Sorbonne.

Emmanuel Macron entourée de la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, et de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, à Strasbourg, le 26 avril 2024.
Emmanuel Macron entourée de la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, et de la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, à Strasbourg, le 26 avril 2024. AFP - CHRISTOPHE PETIT TESSON
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Si ça n’est pas une entrée en campagne, ça y ressemble, avec cette interview ciblée sur les jeunes et diffusée dans la presse écrite régionale appartenant au groupe Ebra, pour éviter une nouvelle polémique sur le décompte de ses interventions dans le temps de parole de Valérie Hayer, la candidate de la majorité aux européennes.

« Le RN ne propose rien »

Et cette fois-ci, le président de la République s’en prend directement au Rassemblement national qui creuse l’écart dans les sondages. Interrogé sur ce point, Emmanuel Macron dénonce les contradictions du parti de Jordan Bardella sur l’euro, la Politique agricole commune et assène : « Le RN ne propose rien, ils servent aux gens de la démagogie. Un réceptacle de colère ne fait pas un programme ».

L'Ukraine au coeur de la campagne

Emmanuel Macron revient aussi sur le danger de la guerre en Ukraine qu’il veut mettre au cœur de la campagne et réaffirme la nécessité de la défaite de la Russie pour la sécurité européenne. Il dénonce les ingérences et les fausses informations diffusées par Moscou dont il fait l’adversaire à combattre contre lequel l’Europe doit selon lui disposer d’une « défense crédible ». Et il se dit même favorable à l’ouverture d’un débat « sur la défense anti-missile, les tirs d’armes de longue portée et l’arme nucléaire ». Comme pour montrer que l’élection du 9 juin est un enjeu vital pour l’Europe.

Nota : le groupe Ebra (Crédit mutuel) détient les titres L’Alsace, Les Dernières Nouvelles d’Alsace, L’Est Républicain, Le Républicain Lorrain, Vosges Matin, Le Bien Public, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Progrès, Le Dauphiné Libéré.

Nucléaire français et défense européenne, le débat permanent

Au cours de l'entretien paru dans les journaux du groupe Ebra, le président Macron se dit prêt à ouvrir le débat d'une défense européenne qui comprendrait aussi l'arme nucléaire. Pour lui, ce débat européen devrait aussi incorporer la défense antimissile et les tirs d'armes de longue portée, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

La doctrine élaborée il y a soixante ans par le général Pierre Gallois, père de la dissuasion est intangible, dit cependant Franck Alexandre : elle n'accorde pas de place à un bouclier antimissile. Si les intérêts vitaux sont attaqués, la réponse de la France est le feu nucléaire. La crédibilité de la dissuasion repose sur ce postulat : un ennemi qui voudrait nous attaquer durement doit savoir qu'en retour on lui promet l'apocalypse.

Mais l'arme nucléaire peut-elle se partager ? Par définition non, l'arme nucléaire c'est l'outil ultime de la souveraineté, le chef de l'État est le seul a pouvoir l'utiliser. Quand Emmanuel Macron parle d'une défense européenne qui comprendrait aussi l'arme nucléaire, il réitère ses propos du 13 octobre 2022 : les intérêts vitaux de la France, qui est le seul pays européen doté de cette arme, s'étendent au Vieux Continent. Reste que le flou demeure sur ce que cela signifie. A titre d'exemple, si l'Allemagne était attaquée, l'intérêt vital serait évident, mais qu'en serait-il pour un petit pays plus périphérique. La doctrine ne le dit pas. 

Alors, pourquoi cette inflexion autour de la défense antimissile ? Premièrement, les missiles de longue portée ne sont plus l'apanage des grandes puissances, on le voit au Proche-Orient où un certain nombre de groupes terroristes en sont désormais dotés et répondre à de potentielles attaques par des frappes nucléaires n'est pas forcément pertinent, une question d'échelle. Deuxièmement, l'Allemagne ambitionne de bâtir un bouclier antimissile pour l'Europe sur le modèle du « dôme de fer » israélien, mais la France premier fabriquant de missile n'y est pas associé, il y a donc un aspect industriel, Paris ne peut pas rester à l'écart d'un projet aussi structurant.

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