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Guadeloupe: des enquêtes ouvertes après des «actes de malveillance» sur des réseaux d'eau

Des enquêtes ont été ouvertes samedi 23 mars en Guadeloupe après des actes de malveillance qui ont privé d'eau quelque 130 000 usagers et perturbé des établissements de santé, ont indiqué dans un communiqué conjoint les procureurs de la République de l'archipel.

Une vue de Pointe-à-Pitre, la capitale de la Guadeloupe (image d'illustration).
Une vue de Pointe-à-Pitre, la capitale de la Guadeloupe (image d'illustration). REUTERS - Ricardo Arduengo
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« Les brigades de gendarmerie territorialement compétentes ont été saisies des enquêtes judiciaires, ouvertes pour destructions aggravées et mise en danger de la vie d'autrui », ont annoncé les procureurs de Pointe-à-Pitre et Basse-Terre, sans préciser la nature des dégradations.

« Grace aux actions en cours, l'eau est en cours de rétablissement dans les communes de Terre-de-Haut, Terre-de-Bas, Capesterre-Belle-Eau, Trois-Rivières et Petit-Bourg », a par ailleurs précisé la préfecture de Guadeloupe samedi dans un nouveau point de situation. « Les communes des Abymes, Le Gosier et de Baie-Mahault sont toujours impactées par la coupure d'eau due à des dégradations », a-t-elle ajouté.

Douze communes subissent des coupures

Douze communes sur les 32 que compte cet archipel des Antilles françaises subissent des « coupures totales ou partielles depuis mardi soir », avait indiqué vendredi soir 22 mars la préfecture, conséquence de « dégradations commises sur le système de distribution d'eau potable ». Les travaux de réparation « dureront 10 à 12 jours » dans le pire des cas, a-t-elle précisé, ajoutant que « quatre-vingt-douze palettes d'eau ont été livrées et distribuées ».

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Depuis plusieurs jours, une grève des agents du Syndicat mixte de gestion des eaux et assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), régie publique en Guadeloupe, affecte la distribution d'eau potable, déjà régulièrement critique, en plusieurs points. Le centre hospitalier universitaire « a également été impacté, ce qui aurait pu engendrer des conséquences dramatiques » avait indiqué jeudi la préfecture. Vendredi, des écoles et des entreprises ont fermé dans plusieurs communes, faisant réagir le syndicat patronal UDE-Medef et les représentants de la chambre de commerce et d'industrie, appelant à « des mesures » rapides.

Réseau d'eau vétuste

La Guadeloupe connaît, en raison de décennies de gestion délétère et de réseaux vétustes, des coupures d'eau organisées par l'opérateur pour alimenter tour à tour les communes de l'archipel. Depuis fin 2021, une régie unique tente de résorber les problèmes, mais connaît de nombreux dysfonctionnements politiques et financiers.

« Les tours d'eau sont permanents depuis des décennies, c'est-à-dire qu'on prive un quartier d'eau pendant une période donnée pour pouvoir en approvisionner un autre. On ne peut pas tous avoir de l'eau au robinet en même temps en Guadeloupe, déplore la juriste Sabrina Cajoly de l'association antillaise Kimbé Rèd F.W.I au micro de RFI. Nous avons entre 60 à 80% de fuites sur le réseau. La moyenne en France hexagonale, par exemple, est autour de 20%. C'est lié au problème de l'assainissement, on a près de 80% des stations d'assainissement qui ne sont pas aux normes. Et donc, vous avez de la matière fécale qui se mélange à l'eau potable. »

Face à ces problèmes de coupure d'eau, la Guadeloupe est épaulée par les collectivités majeures et l'État, dans une feuille de route de gestion commune autour d'un plan d'investissement de plus de 300 millions d'euros. De nombreux experts estiment qu'il faudrait plus d'un milliard d'euros pour changer les canalisations qui laissent s'échapper plus de 50% de l'eau produite.

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