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France / 14-Juillet

Nés un 14 juillet, ils s’appellent…

Marie-France, Marianne, François, Fetnat... Leur prénom est étroitement lié au jour de leur naissance qui est aussi celui de la fête nationale française. Cette tradition, depuis les années 1970, s’est quasiment perdue.

Le buste de Marianne, allégorie de la République française, à la mairie d'Aubervilliers, en région parisienne.
Le buste de Marianne, allégorie de la République française, à la mairie d'Aubervilliers, en région parisienne. AFP/ MYCHELE DANIAU
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Il n’est pas rare de trouver de vieilles personnes se prénommant Fetnat aux Antilles, en Guyane, en Haïti, au Burkina Faso ou au Tchad, ce prénom étant le diminutif de « fête nationale ». Jusqu’au tournant des années 1960, le calendrier grégorien a souvent été la première source d’inspiration pour le choix du prénom du nouveau-né dans les pays africains colonisés par la France et dans ses départements ultra-marins. En France hexagonale, les enfants du 14-Juillet s’appellent plutôt Marianne, Marie-France ou François(e), en l’honneur de la patrie… surtout après que celle-ci fut libérée du joug nazi, en 1945. Mais là aussi, la tradition s’arrête avec les premiers mouvements contestataires de la jeunesse en 1968.

Marie-France, fille de résistants

Marie-France fête ce 14 juillet 2015 son 66e anniversaire. Elle est née en 1949, à Sarrebourg, en Moselle. « Je suis née juste après la Seconde Guerre mondiale. Mes parents étaient d’anciens résistants. Forcément, ils m’ont appelée Marie-France », explique-t-elle. « C’était le contexte de l’époque. Presque toutes les petites filles dans la maternité s’appelaient Marie-France ou Marianne quand je suis née, un 14 juillet. Je n’aurais pas pu m’appeler autrement », assure la sexagénaire. « Je pense que mes parents célébraient leur patrie », ajoute-t-elle. Leur idylle avait commencé durant la Seconde Guerre mondiale alors qu’ils faisaient ensemble de faux papiers pour permettre à leurs compatriotes de passer de la zone occupée à la zone libre. Le père de Marie-France est un ancien déporté. « Ils se sont battus pour la France », souligne leur fille.

Marianne, « too much » dans les années 1970

Marion, elle, est née un 14 juillet aux débuts des années 1970. Quel rapport entre son prénom et la fête nationale française ? Aucun, justement. « Mes parents avaient prévu de m’appeler Marianne, en l’honneur de l’une de leurs amies. Mais comme je suis venue au monde un 14 juillet, ils ont renoncé », sait-elle. « C’était too much. Il y aurait eu une connotation très nationaliste, et après mai 1968, ce n’était pas trop l’ambiance. L’ambiance, c’était plutôt Hair, les performances à poils sur scène », détaille Marion. « Ce 14-Juillet a tout foutu par terre », lâche-t-elle. Son père a bien proposé de l’appeler Fetnat, mais sa mère ne l’a pas entendu de cette oreille. « Mon père, ça le faisait marrer, Fetnat. Ma mère, moins », a appris la quadragénaire. C’est son grand-père qui finalement a suggéré Marion. « Ce n’est pas très éloigné de Marianne », remarque la principale intéressée.

A tous les enfants du 14-Juillet, qu’ils s’appellent Fetnat, François, Marie-France, Marianne… ou Marion, un joyeux anniversaire.

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