Accéder au contenu principal
Russie

Russie: le patron du fisc désigné pour remplacer Medvedev comme Premier ministre

La nomination de Mikhaïl Michoustine est intervenue tout juste après l'annonce surprise, mercredi 15 janvier, de la démission du chef du gouvernement, en poste depuis près de huit ans.

Le patron du fisc russe, Mikhaïl Michoustine, a été proposé par Vladimir Poutine au poste de Premier ministre.
Le patron du fisc russe, Mikhaïl Michoustine, a été proposé par Vladimir Poutine au poste de Premier ministre. MIKHAIL KLIMENTYEV / SPUTNIK / AFP
Publicité

La Russie va donc avoir un nouveau chef du gouvernement. Mikhaïl Michoustine, qui était jusque-là le chef du Service fédéral des impôts, va remplacer Dmitri Medvedev, qui quitte son poste après huit années de bons et loyaux services. Celui-ci avait présenté sa démission quelques heures seulement avant l’annonce de cette nomination. Cette nomination par le président russe, doit encore obtenir l’aval de la Douma, la Chambre basse du Parlement, ce qui devrait être une formalité.

Mikhaïl Michoustine, à la tête du fisc russe depuis 2010, est assez peu connu du grand public. Il a fait quasiment toute sa carrière au sein de l’administration fiscale et est crédité de la refonte de cette administration et de la modernisation de la collecte des impôts en Russie, expliquenotre correspondant à Moscou, Daniel Vallot. Un haut fonctionnaire efficace mais une personnalité a priori effacée.

« Cela me fait très fortement penser à la nomination au poste de Premier ministre de Viktor Zoubkov en 2007, juste avant les élections législatives très importantes à l’issue desquelles Medvedev avait été désigné comme successeur de Vladimir Poutine, explique la chercheuse Clémentine Fauconnier. Il avait un profil très proche, le même type de parcours. Cela avait été interprété, à l’époque, comme un signal envoyé à l’ensemble des élites économiques et politiques de la Russie : quelqu’un qui arrive très haut et qui a concrètement des dossiers sur pratiquement tout le monde. »

Rebondissements

Tout s’est en fait enchaîné très vite à Moscou ce mercredi 15 janvier. La nouvelle nomination est intervenue très peu de temps après la démission de Dmitri Medvedev. Ce dernier, au cours d'une allocution télévisée en compagnie de Vladimir Poutine, avait expliqué sa décision en rappelant les changements constitutionnels détaillés par le président russe au cours de son discours devant le Parlement, quelques heures plus tôt.

« Il s’agit d’un changement non seulement d’articles de la Constitution mais de l’équilibre des forces entre le pouvoir législatif et exécutif », précisait Dmitri Medvedev.

Dans son discours, à la mi-journée, Vladimir Poutine avait en effet déclaré vouloir renforcer le rôle du Premier ministre et du Parlement, au détriment de celui du président. Il avait également annoncé la tenue d’un référendum en vue de ces changements, sans préciser toutefois la date à laquelle serait organisé le vote.

À lire aussi : Vladimir Poutine propose un référendum sur la Constitution

Ces derniers développements ne lèvent pas les interrogations sur l’après-2024, année où Vladimir Poutine est censé achever son ultime mandat.

Le gouvernement de Dmitri Medvedev souffrait d’une mauvaise image. Le Premier ministre démissionnaire a vu sa cote de popularité chuter après une série de bourdes, de maladresses et une réforme des retraites mal digérée par l'opinion. Durant ses années à la tête du gouvernement, il s'était progressivement effacé de la scène politique. Il devrait être nommé numéro deux du Conseil de sécurité, un poste créé sur mesure où il aura comme supérieur... Vladimir Poutine.

Pour Nadia et Natalia, deux Moscovites tout juste sorties du bureau, il n’y a donc aucune raison de le regretter. « Je pense que c’est formidable, s'exclame l'une d'elles en riant, au micro de Daniel Vallot. Je ne l’aime pas spécialement, pas du tout. À mon avis, il ne faisait rien pour que les choses aillent mieux. Il ne sanctionnait jamais ceux qui prennent les mauvaises décisions ». « Pour moi, il n’incarne rien, en tous cas à côté de Poutine, déclare sa camarade. Il n’a rien rien de particulier, rien de spécial ».

Agacé par les commentaires favorables à Vladimir Poutine, Artiem ne cache pas, lui, son inquiétude. Ce jeune habitant de la capitale russe en est convaincu : le président veut amender la Constitution pour rester au pouvoir coûte que coûte. « C’est sans doute une nouvelle tentative pour garder le pouvoir pendant les douze années à venir, estime-t-il. Par exemple, il peut prendre la tête du Conseil d’État, une institution dont les compétences ne sont pas très claires, ou créer une nouvelle union avec la Biélorussie. Il inventera ce dont il aura besoin ».

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.