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Biden menace d’arrêter des livraisons d’armes à Israël: un calcul qui ne convient pas à Netanyahu

Washington menace d’interrompre les livraisons d’armes à Israël. « C’est décevant », réagit l’ambassadeur israélien à l’ONU. « N’importe quelle restriction imposée à l’État hébreu, de la part de ses alliés, envoie un mauvais signal à nos ennemis », explique Gilad Erdan. Mercredi soir 8 mai, pour la première fois, le président américain a posé des conditions : « Si les troupes israéliennes entrent dans Rafah, je stopperais les livraisons d’armes », affirme Joe Biden. Pourquoi une telle décision ?

Des soldats israéliens près de la frontière entre Israël et Gaza, dans le sud d'Israël, le 9 mai 2024.
Des soldats israéliens près de la frontière entre Israël et Gaza, dans le sud d'Israël, le 9 mai 2024. REUTERS - Amir Cohen
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Avec notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa

Après sept mois d’une guerre dévastatrice, près de 35 000 morts dans la bande de Gaza selon un décompte palestinien, des centaines de milliers de déplacés, des immeubles et des infrastructures pulvérisées, des villes rasées, le président américain Joe Biden dit « stop ». Mais sa décision n’est pas motivée par des raisons humanitaires, nous explique Gershon Baskin.

Cet Israélien dirige l’ONG International Communities Organisation, spécialisée dans les zones de conflit. « Le président Biden perd ses soutiens aux États-Unis, analyse-t-il. Et l’élection présidentielle est proche. S’il continue de soutenir aveuglément Israël, il perdra l’élection. »

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À Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 mai 2024.
À Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 mai 2024. REUTERS - Hatem Khaled

Absence de solution politique

Un calcul froid, purement politique. Qui contraint Israël à revoir sa stratégie militaire, détaille l’expert : « Les Israéliens doivent à présent faire les comptes : combien de missiles doivent-ils garder en réserve, en cas d’attaque du Hezbollah ou de l’Iran ? Et combien sont-ils prêts à utiliser à Gaza ? ».

« Au lieu de se concentrer sur la guerre, le Premier ministre israélien ferait mieux de travailler sur une solution politique. Et préparer le jour d’après à Gaza », estime Gershon Baskin. « Mais Monsieur Netanyahu et son gouvernement refusent de le faire. Parce qu’ils savent que la seule alternative viable à Gaza et en Cisjordanie, c’est d’entamer la création d’un État palestinien et de donner vie à la solution à deux États. Mais cela va à l’encontre des convictions de Netanyahu qui souhaite lui aussi défendre ses intérêts personnels : poursuivre la guerre pour se maintenir au pouvoir, au détriment de la sécurité des Israéliens », conclut Gershon Baskin.

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