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Turquie

«Messager de la paix», le pape François est en Turquie

Après sa visite au Parlement européen, le pape François reprend son bâton de berger pour se rendre en Turquie, pays musulman où demeure une minuscule communauté catholique. Le souverain pontife est arrivé à Ankara en fin de matinée pour rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan. A Istanbul samedi et dimanche, il doit visiter Sainte-Sophie et la Mosquée bleue.

Le pape François à son arrivée à Ankara, ce 28 novembre 2014.
Le pape François à son arrivée à Ankara, ce 28 novembre 2014. REUTERS/Tony Gentile
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Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion et nos envoyés spéciaux Geneviève Delrue et Antoine-Marie Izoard

A peine est-il revenu de sa visite aux institutions européennes à Strasbourg que le pape François est donc à nouveau pour un voyage officiellement à portée religieuse, mais où la géopolitique ne devrait pas être absente.

Première étape en Turquie très protocolaire : le souverain pontife s’entretient avec le directeur des Affaires religieuses Mehmet Sönmez, le Premier ministre Ahmet Davutoglu et le président Recep Tayyip Erdogan à Ankara. Ce sera aussi le moment le plus polémique de cette visite car François deviendra ainsi le premier chef d’Etat à être reçu dans le nouveau palais présidentiel, qualifié d’illégal et vivement critiqué par l’opposition pour ses dimensions et son luxe extravagants.

Par rapport à la visite de Benoît XVI en 2006, peu après la polémique autour des caricatures de Mahomet, le contexte est grandement apaisé et les relations islamo-chrétiennes sont normalisées, même si le sort des minorités chrétiennes au Moyen-Orient est préoccupant. Etape suivante Istanbul, samedi et dimanche : là, le pape visitera l’ancienne basilique Sainte-Sophie, aujourd’hui transformée en musée. C’est une escale incontournable et un moment d’une grande intensité pour tous les chrétiens.

Géopolitique et dialogue œcuménique

Ces deux journées seront essentiellement consacrées à la poursuite et au renforcement du dialogue théologique entre catholicisme et orthodoxie. Un échange qui se traduira par deux messes inter-rituelles, d’abord en la cathédrale Saint-Esprit samedi soir puis en l’église patriarcale Saint-George dimanche matin, et se conclura par la publication d’une déclaration commune, relative au rapprochement œcuménique.

Analyse

Il y a deux dimensions essentielles à cette visite...

01:05

Jean-François Colosimo, historien des religions

Juliette Gheerbrant

A Istanbul, entre Europe et Asie, le pape rend ainsi visite à son frère orthodoxe, le Patriarche de Constantinople Bartholomée Ier. Le pape va encourager la toute petite communauté chrétienne de Turquie, qui compte aussi quelques catholiques, et lutte pour survivre dans un pays officiellement laïque. Bartholomée 1er n’a qu’une poignée de fidèles (estimés entre 2 000 et 3 000) mais il est le primat d’honneur du monde orthodoxe et son autorité morale. Cette visite s'inscrit donc aussi dans le cadre des bonnes relations entre l’église d’Orient et l’église d’Occident séparée par le schisme de 1054.

A la rencontre des réfugiés?

Dans ce grand pays musulman, l’évêque de Rome va resserrer le dialogue avec l’islam. Le pape François, dont le Vatican assure qu’il se rend en Turquie en « messager de la paix », ne pourra pas manquer d’évoquer les conflits en cours dans deux pays frontaliers, au Sud : les poudrières syrienne et irakienn. Le pape François pourrait aussi ajouter une étape à son programme pour aller à la rencontre de quelques-uns des centaines de milliers de réfugiés accueillis en Turquie. La Turquie accueille près de deux millions de refugiés dont les derniers arrivés sont les chrétiens de Mossoul qui ont fui les persécutions des combattants de l'organisation Etat islamique. On attend du pape des paroles fortes de soutien .

De la Turquie chrétienne ne reste aujourd’hui qu’un petit troupeau de fidèles

Sur les 77 millions d’habitants, les chrétiens seraient un peu moins de 100 000, car les réfugiés ne sont pas recensés. Et ce sont eux qui viennent grossir depuis quelques années les rangs des rares églises turques. La plupart sont arrivés de l’Irak et de la Syrie voisins.

Sur ces 100 000 chrétiens, les Arméniens sont les plus nombreux. Les 25 000 catholiques viennent après. Loin derrière les protestants et les anglicans, un millier environ, et les 2 500 fidèles du patriarcat grec orthodoxe. Le siège est situé au Phanar, la résidence du patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, qui occupe la primauté d’honneur au sein du monde orthodoxe. Une présence symbolique au-dessus de la Corne d’Or, témoin d’un prestigieux et lointain passé, mais dont l’influence ne se mesure plus au nombre des fidèles.

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