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Bolivie

Bolivie: l'opposition pointe les lacunes de l'entreprise numérique d'Etat

Tenter de concurrencer les géants des nouvelles technologies est toujours un pari risqué. L’entreprise Quipus en Bolivie en a fait les frais. Commercialisant des ordinateurs portables et des smartphones, la toute jeune entreprise publique, créée en 2013, ne s’en sort pas vraiment bien. Le tout aux frais des contribuables. Une situation qui commence à agacer les parlementaires de l’opposition bolivienne.

Un jeune homme tient un smartphone entre ses mains (image d'illustration).
Un jeune homme tient un smartphone entre ses mains (image d'illustration). GettyImages/Maskot
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De notre correspondante à La Paz,

Le but premier derrière la création de Quipus était que la Bolivie atteigne ce que l’on appelle la souveraineté scientifique et technologique, soit l’indépendance en la matière.

Pour le moment, Quipus en est à la première phase de son projet : l’assemblage en Bolivie de produits achetés à l’extérieur, en l’occurrence en Chine. La deuxième phase, qui n’a pas encore été atteinte, c’est la fabrication dans le pays des composants technologiques.

En clair : commercialiser un produit « fait en Bolivie, pour les Boliviens » et concurrencer Samsung comme l’a annoncé fièrement le gouvernement. Voilà le credo de Quipus.

Des objectifs difficilement atteignables

L’entreprise assemble et commercialise effectivement des produits, des smartphones, des ordinateurs portables et des tablettes. De bonne qualité qui plus est, selon les retours des utilisateurs. Le tout à environ 20% de moins que les prix habituels du marché.

Mais en mai dernier, l’opposition a demandé un bilan financier de Quipus, qui révèle que le résultat net de l’entreprise est assez mauvais, même quasiment nul après deux ans de fonctionnement. Ces parlementaires demandent donc aujourd’hui la fermeture de l’entreprise.

On découvre dans ce rapport que la grande majorité des produits n’est tout simplement pas commercialisée. Exemple avec le modèle de smartphone haut de gamme Tinku, sur 27 800 produits fabriqués, 24 500 unités sont toujours dans les entrepôts.

Retour à la concurrence ?

Et bien c’est une déclaration de l’ancien ministre de l’Economie d'Evo Morales qui a mis le feu aux poudres ces derniers jours. Luis Arce a reconnu que l’entreprise devait être entièrement restructurée ou disparaître. Il a ajouté qu’elle devait « réellement entrer en concurrence avec les autres marques ». Car c’est ce que l’on reproche à Quipus : de n’être jamais entrée sur le marché.

Beaucoup d’ordinateurs sont offerts à des écoles, à certaines administrations, à l’armée également, mais les produits Quipus sont quasiment absents des boutiques boliviennes.

Le comble, c'est que l’entreprise téléphonique publique Entel a un accord commercial avec la marque chinoise Huawei. Quant aux parlementaires, ils sont équipés d’iPhone, ou de Samsung.

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