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Bolivie: le parti au pouvoir veut modifier la loi contre les violences faites aux femmes

En Bolivie, la loi sur la lutte contre les violences de genre est au centre des débats depuis plusieurs jours. Une sénatrice du MAS (Mouvement vers le socialisme), le parti au pouvoir, cherche à modifier cette loi qu’elle qualifie « d’anti-hommes » car elle donnerait trop d’importance à la parole des femmes. Ces déclarations ont fait bondir de très nombreuses organisations de droits des femmes pour qui modifier cette loi serait un véritable retour en arrière.

Des femmes crient des slogans contre la violence sexiste lors d'une marche pour la Journée internationale des droits des femmes. La Paz, Bolivie, le 8 mars 2024. Image d'illustration.
Des femmes crient des slogans contre la violence sexiste lors d'une marche pour la Journée internationale des droits des femmes. La Paz, Bolivie, le 8 mars 2024. Image d'illustration. © AP - Juan Karita
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Avec notre correspondant à La PazNils Sabin

En Bolivie, 70% des femmes ont déjà été victimes de violences sexuelles ou physiques dans leur vie, et une femme sur trois avant ses 18 ans. D’où le vote, en 2013, d’un texte ambitieux pour lutter contre ces violences. Cette loi donne une importance toute particulière à la parole des femmes mais elle est remise en question par la sénatrice du MAS, Patricia Arce.

Selon elle, il s’agit d’une loi qui permet aux femmes de faire des fausses dénonciations. Des propos repris par le président du Sénat qui a jugé que cette loi « détruisait des familles ».

« Un retour en arrière »

Monica Baya, coordinatrice nationale de l’alliance Libre sans violence, estime que la proposition de loi constitue « un attentat et un retour en arrière pour le droit des victimes de violence à accéder à la justice : au lieu de résoudre le problème, elle élimine la protection des femmes qui portent plainte ».

Plus d’une centaine d’organisations ont dénoncé la proposition de loi, rejointe par la sénatrice d’opposition Andrea Barrientos qui, elle, dépeint une réalité en Bolivie, « machiste, avec beaucoup de violence contre les femmes ». Elle reconnaît que « des fausses dénonciations » peuvent être effectuées tout en déplorant que « les personnes travaillant dans le secteur judiciaire ne soient pas formées pour faire face » à ces situations. Elle appelle aussi de ses vœux la création de « tribunaux et de postes de procureurs spécialisés ».

En dix ans, seulement 5% des plaintes liées à la loi contre les violences de genre ont abouti à des condamnations.

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