Six employés du CICR tués en Afghanistan, deux portés disparus
Six employés du Comité international de la Croix-Rouge ont été tués mercredi 8 février dans une embuscade tendue par des hommes armés dans le nord de l'Afghanistan. Deux sont portés disparus. Le CICR est sous le choc. Cette attaque ciblée contre les humanitaires soulève la question de leur avenir dans le pays où la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Tard dans la soirée, ce 8 février, l'organisation a finalement décidé de suspendre ses opérations.
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Avec notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Les huit employés du CICR étaient à bord de trois véhicules siglés lorsqu'ils ont été attaqués par des hommes armés à la sortie d'un village dans la province de Jowzjan dans le nord de l'Afghanistan. Les trois chauffeurs ainsi que trois autres employés ont été tués sous les tirs des assaillants, deux autres sont portés disparus. Cette partie nord de l'Afghanistan est particulièrement dangereuse en raison de la présence de nombreux groupes armés.
Les autorités locales indiquent qu'il y en aurait plus d'une vingtaine : certains se réclament des talibans, d'autres du groupe Etat islamique. C'est d'ailleurs celui-ci qui serait responsable de l'embuscade contre l'équipe du CICR, selon le gouverneur de la province. Dans un communiqué publié dans la soirée, les talibans ont nié toute implication.
200 cas de violence en 2016
Cette attaque intervient moins d'un mois après la libération d'un employé espagnol du Comité international de la Croix-Rouge. Le rapt avait eu lieu dans le nord-est de l'Afghanistan en décembre dernier. En 2013, les bureaux du CICR à Jalalabad dans l'est du pays avaient été visés dans un attentat-suicide tuant un garde. Un employé avait également été blessé
Les attaques contre les humanitaires sont de plus en plus nombreuses. L'ONU a recensé 200 cas de violences dirigées contre des ONG et des associations humanitaires rien que pour 2016. Il y a les enlèvements, mais aussi les assassinats : 16 victimes l'an passé. Malgré le renforcement des mesures de sécurité, les humanitaires restent des cibles.
Le CICR suspend ses opérations
Chaque attaque ciblée remet en question la présence sur le terrain des organismes internationaux. En Afghanistan, les travailleurs humanitaires suivent des règles de sécurité très strictes. Aucun déplacement ne se fait sans des négociations préalables avec les insurgés qui donnent leur accord pour l'intervention des travailleurs humanitaires, s'engageant à ne pas les attaquer. La multiplicité des groupes d'insurgés et des groupes criminels, qui s'allient autant qu'ils se désunissent, complique cependant la réalité du terrain et le travail des humanitaires.
« A ce stade, il est trop tôt pour parler de l'impact de cet évènement sur notre engagement en Afghanistan », a fait savoir la direction du comité du CICR. Mais quelques heures plus tard, l'organisation a décidé de suspendre temporairement ses opérations dans le pays, un fait rare.
Un de nos convoi d'aide en #Afghanistan attaqué Six collaborateurs tués et deux portés disparus. Notre communiqué: https://t.co/L05XJHCiy2 pic.twitter.com/wWMk3NGZ2U
— CICR (@CICR_fr) 8 février 2017
→ Action humanitaire: «Il y a un retour à une forme de guerre totale» (Philippe Ryfman)
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