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Birmanie: des centaines de milliers de jeunes tentent de fuir pour échapper au service militaire obligatoire

En Birmanie, la junte a suspendu, depuis le 1er mai, les permis de travail à l’étranger. Une tentative pour empêcher les jeunes de fuir vers les pays voisins, principalement en Thaïlande où des centaines de milliers de jeunes hommes et femmes tentent de se réfugier pour échapper au service militaire obligatoire instauré depuis le mois de février dernier.

Des militaires thaïlandais montent la garde du côté thaïlandais sous le pont de l'amitié entre la Thaïlande et la Birmanie, près du poste de contrôle frontalier de Tak, dans le district de Mae Sot, en Thaïlande, le 23 avril 2024.
Des militaires thaïlandais montent la garde du côté thaïlandais sous le pont de l'amitié entre la Thaïlande et la Birmanie, près du poste de contrôle frontalier de Tak, dans le district de Mae Sot, en Thaïlande, le 23 avril 2024. AFP - KRIT PHROMSAKLA NA SAKOLNAKORN
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Avec notre correspondante à Bangkok, Carol Isoux

Depuis l’annonce en Birmanie d’un service militaire obligatoire pour les jeunes hommes âgés de 18 à 35 ans et les jeunes femmes de 18 à 27 ans, des centaines de milliers de jeunes ont tenté de s’enfuir chez leur voisin thaïlandais. Les files d’attente devant les ambassades étrangères à Rangoun se sont allongées et les demandes auprès des agences de travail à l’étranger ont explosé, car jusqu’ici les travailleurs à l’étranger étaient dispensés de faire leur service militaire.

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« J'ai passé illégalement la frontière thaïlandaise »

Alors que la junte vient d’annoncer la suspension de ces permis de travail, des milliers de Birmans tentent de passer la frontière illégalement, comme Thint, 34 ans, qui vient d’arriver à Mae Sot, une ville frontalière, côté thaïlandais. « Juste après le coup d'État, raconte-t-il, je me suis engagé dans l’activisme contre la junte et j’ai été arrêté. Je viens de passer près de trois ans en prison et alors que je venais tout juste d’être libéré et de rentrer chez moi, les militaires ont annoncé la conscription. Quoi, maintenant, je devrais aller me battre sous l’uniforme de l’armée birmane ? Non, c’est impensable pour moi, et pour tous mes amis aussi d’ailleurs. Alors, j'ai passé illégalement la frontière thaïlandaise. Nous n’avons pas le choix. Une armée doit protéger son peuple, celle-là ne fait que le massacrer, je ne me battrai jamais pour elle. »

Deux à trois millions de Birmans travaillent déjà en Thaïlande. Les migrants illégaux y sont exposés à des conditions extrêmement précaires, régulièrement dénoncées comme de « l’esclavage moderne » par les organisations internationales. La junte militaire au pouvoir en Birmanie fait face à une opposition coordonnée de la part de la société civile et des guérillas ethniques sans précédent dans l’histoire du pays.

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