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Huit milliards de dollars d'aide pour la Corne de l'Afrique

A Addis-Abeba, à l’occasion d’une tournée de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, il a été annoncé hier que plusieurs bailleurs de fonds allaient débloquer huit milliards de dollars pour aider au développement de la Corne de l’Afrique.

Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.
Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. REUTERS/Gary Cameron
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Cette région est l’une des plus troublées et des plus pauvres du monde, car outre Djibouti et le Kenya, que M. Ban va aussi visiter, l’Erythrée, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud et l’Ouganda sont des pays particulièrement vulnérables. Cette aide financière est ainsi une manne importante, mais ne pourra avoir d’effet positif que si la zone connaît enfin un peu de stabilité.

Après les Grands Lacs et le Sahel, Ban Ki-moon et Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, continuent de voyager ensemble pour essayer de résoudre les problèmes du continent.

La Banque mondiale va débloquer 1,8 milliard de dollars pour encourager le commerce transfrontalier, mais Jim Yong Kim préfère valoriser l’effort conjoint avec l’Union européenne, la Banque africaine de développement et la Banque islamique de développement.

« Les partenaires ont décidé de mobiliser plus de huit milliards de dollars pour les années à venir afin de promouvoir la stabilité et le développement dans la Corne de l’Afrique. Par cette initiative, nous reconnaissons que nous ne pouvons pas éradiquer la pauvreté extrême et soutenir la prospérité d’ici 2030 sans nous engager plus intensément dans des pays parmi les plus fragiles du monde, avec de nombreux problèmes et conflits », a déclaré Jim Yong Kim.

La paix, préalable à tout développement

Ces fonds iront à des projets comme la construction de routes ou l'accès à internet. L'Union européenne donnera trois milliards d'euros. Selon Alexandre Pollack, porte-parole de la Commission européenne pour le développement, soutenir le développement économique de la Corne, c'est soutenir la stabilité politique de la région et choyer également un partenaire commercial important :

« En Ethiopie, par exemple, nous avons énormément travaillé sur la question de la sécurité alimentaire, le renforcement de la production agricole, mais aussi le fait que cela produise et cela aide les petits agriculteurs, puisque ce sont eux qui ont le plus de mal à joindre les deux bouts sur le long terme. Quand on pense Corne de l'Afrique, les gens ont peut-être à l'esprit la piraterie, les conflits. Mais la Corne de l'Afrique, c'est aussi une croissance économique importante dans ces pays, des perspectives de développement dans des pays qui allaient mal. C'est un partenaire commercial très important de l'Union européenne. Si l'on prend l'exemple de 2013, toutes nos exportations vers cette zone s'élevaient à presque cinq milliards d'euros, mais aussi les importations de cette zone, c'est plus de deux milliards d'euros. Donc il ne faut pas se mentir : le golfe d'Aden est évidemment une zone très stratégique. Donc on parle de dons si on veut, mais on sait très bien que c'est dans un intérêt conjoint. On arrivera pas à continuer à avoir des taux de croissance élevés et une réduction de la pauvreté soutenable sans sécurité. C'est pour ça que tout ce qu'on fait dans le maintien de la paix, pour la croissance économique et la lutte contre la pauvreté vont dans la même direction. »

Les contextes politiques très tendus n’aident pas les différents pays de la zone à émerger durablement, et même si certains d’entres eux affichent de bons résultats macro-économiques, l’essor est encore loin de se ressentir sur le terrain.

Ce mardi, Ban Ki-moon et Jim Yong Kim vont rencontrer Nkosazna Dlamini-Zuma, la présidente de la Commission de l’Union africaine. Au programme notamment, un fléau qui n’a pas encore touché la Corne de l’Afrique, mais qui concerne tout le continent : l’épidémie d’Ebola.

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