Accéder au contenu principal

Bénin: la manifestation contre la vie chère bloquée par les forces de l'ordre, de brèves arrestations

La marche des syndicats annoncée pour ce matin dans les rues de Cotonou contre la vie chère a été interdite par les autorités. Tous les accès au lieu de rassemblement étaient bloqués par la police. Les organisateurs ont tenté de contourner le dispositif, ce qui a débouché sur l'arrestation de plusieurs leaders syndicaux.

Les manifestants contre la vie chère font face à la police à Cotonou le 27 avril 2024.
Les manifestants contre la vie chère font face à la police à Cotonou le 27 avril 2024. AFP - ABADJAYE JUSTIN SODOGANDJI
Publicité

Avec notre correspondant à Cotonou, Jean-Luc Aplogan

C’est contre la vie chère que les syndicats avaient appelé à manifester ce samedi. Tôt le matin, toutes les issues menant à la Bourse du travail, point de rassemblement et de départ de la marche, étaient bouclées par les forces de l’ordre. 

Les manifestants et quelques leaders lancent un cortège bruyant hors du périmètre interdit. « Tout coûte cher », martèlent les manifestants, suivis par les motos, mais ils seront dispersés au carrefour Bulgarie à coups de grenades lacrymogènes.

Deux secrétaires généraux sont interpelés dans un premier temps. Noël Chadaré secrétaire général de la COSI a alors pris tout de suite la route du commissariat à la recherche de ses camarades. « Nous nous sommes rendus au commissariat, nous n’avons pas eu accès à eux. Nous allons nous réunir. Au Bénin, pour marcher, il y a une déclaration d’intention, il n’y a pas d’autorisation à recevoir d’un préfet ». Mais Noël Chadaré n’aura pas le temps de tenir sa réunion, il sera lui aussi interpellé.

Au total, trois secrétaires généraux de confédérations syndicales ont été interpellés ainsi que plusieurs autres manifestants. Il n'y a pour l'instant pas de chiffres officiels, le porte-parole de la police et le gouvernement ne se sont pas encore exprimés.

La police explique que la marche n’était pas autorisée, les syndicats répondent qu’ils ont fait les choses dans les règles.

Les syndicats et partis d'opposition remontés

Au total samedi, 29 personnes, leaders syndicaux et manifestants, ont été interpellées avant de recouvrer leur liberté dans la soirée. Cette séquence vaut à Patrice Talon de nouvelles critiques. Le président béninois est accusé de verrouiller la liberté d’expression et de manifester. En 2018, il a retiré le droit de grève dans certains secteurs.

Les premières critiques sont venues des syndicats. Quatre ont signé une déclaration qui dénonce « un acharnement contre les libertés syndicales et une volonté de bâillonner les travailleurs ». 

Les partis de l’opposition Les Démocrates et les FCBE condamnent ce qui s’est passé. Le « droit de manifester est universel », rappelle le parti de Boni Yayi.

La rue s’exprime également, comme ces Néninois interrogés à Cotonou : « Tout le monde sait que la vie est chère ça veut qu’on n’a plus notre liberté au Bénin. Interdire les marches, interdire les libertés, le Bénin n’a pas besoin de ça ». 

Faut-il une autorisation pour organiser une marche au Bénin ? Oui, selon le préfet. Mais c’est non pour l’avocat militant des droits de l’homme Ba Parapé : « aucune de nos lois ne dit qu’une marche est soumise à une autorisation préalable d’une autorité mais plutôt à une déclaration de marche. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.