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Afrique du Sud: les célébrations de la journée de la Liberté laissent une impression contrastée

L'Afrique du Sud célèbre sa journée de la Liberté, c'est-à-dire l'anniversaire des premières élections multiraciales du pays il y a trente ans. Ce scrutin allait porter au pouvoir l'ANC et Nelson Mandela, premier président noir d'Afrique du Sud. Trente ans après le rêve d'une nation arc-en-ciel, l'ANC est toujours au pouvoir, mais à l’image de cette cérémonie, le parti laisse une impression contrastée.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors de la journée de la Liberté, le 27 avril 2024.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors de la journée de la Liberté, le 27 avril 2024. © Themba Hadebe / AP
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C’est une forme de déconnexion avec l’ensemble de la population qui apparaît en filigrane de cette cérémonie, organisée sur la pelouse de la présidence d'Afrique du Sud, rapporte notre correspondante à Pretoria, Claire Bargelès. Des bâtiments autrefois symbole d’oppression qui sont désormais adoucis par la statue de Nelson Mandela qui veille sur la ville. 

Alors que cela aurait dû être une grande fête populaire, dans le public, on trouvait presque plus de délégations d’officiels que citoyens anonymes, comme si le parti, 30 ans plus tard, ne parvenait plus à être entendu par sa base. Du côté des personnes interviewées, bien qu’elles reconnaissent évidemment que la liberté acquise en 1994 n’a pas de prix et que le pays a progressé sur le plan de la réconciliation, elles soulignent toutes que les questions économiques et sociales ont-elles, assez peu évoluées – notamment le chômage qui touche environ 32% de la population.

« L’Afrique du Sud reste une société très inégalitaire »

« Nous savons que malgré nos avancées, l’Afrique du Sud reste une société très inégalitaire » a reconnu le président Cyril Ramaphosa. Il en a cependant profité pour lister toutes les politiques mises en place depuis l’avènement de la démocratie. « Nous avons poursuivi la réforme agraire, distribuant des millions d'hectares de terres à ceux qui en avaient été dépossédés par la force », a déclaré le dirigeant sud-africain. avant d’esquisser quelques pas de danse avec les stars de la chanson sud-africaine venues animer les célébrations.

C’est un public clairsemé qui s’est déplacé pour écouter le président Cyril Ramaphosa, venu faire le bilan de son parti, l’ANC, pour l’instant toujours au pouvoir. Au milieu de l’intervention du chef de l’État, un jeune homme s’est d’ailleurs levé pour clamer sa colère et a été escorté hors des lieux. « Je suis là pour protester au nom des jeunes : nous ne sommes pas reconnus, nous sommes laissés pour compte et exclus », a-t-il crié.

Une colère qui trouve des échos auprès des populations défavorisées des townships et qui pourrait se retourner contre l’ANC lors des élections générales du 29 mai. Selon le sondage d'Ipsos, l'Alliance recueillerait près de 22% des suffrages. Les Combattants de la liberté économique (EFF, gauche radicale) devraient recueillir 11,5% des voix, devant le parti uMkhonto we Sizwe (MK), dirigé par l'ancien président Jacob Zuma, avec 8,4% des suffrages.

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