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Pologne / Allemagne

Seconde Guerre mondiale: la question des compensations financières relancée

Varsovie accueillait à la mi-journée une quarantaine de délégations parmi lesquelles les chefs d’État et de gouvernement dont Angela Merkel, Édouard Philippe, le vice-président américain Mike Pence. Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a prononcé deux discours à l’aube dans la ville de Wielun, au centre du pays, là où sont tombées les premières bombes allemandes et dans la capitale polonaise. Il a demandé pardon aux Polonais pour les actes commis par les nazis. Mais n’a pas évoqué l’épineuse question des réparations financières réclamées par Varsovie à son voisin allemand. De quoi décevoir les habitants venus assister aux discours.

Des soldats polonais ont défilé devant des leaders internationaux lors de la cérémonie de commémoration, marquant le 80e anniversaire de l'invasion de la Pologne ce 1er septembre 2019.
Des soldats polonais ont défilé devant des leaders internationaux lors de la cérémonie de commémoration, marquant le 80e anniversaire de l'invasion de la Pologne ce 1er septembre 2019. Slawomir Kaminski/Agencja Gazeta via REUTERS
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Avec notre correspondant à Varsovie,  Thomas Giraudeau

« Nous, Allemands, devons vivre avec cet héritage douloureux, et nous vous demandons pardon. » Les mots de Frank-Walter Steinmeier sont solennels, prononcés au cœur d’une ville quasi entièrement détruite par les nazis.

Mais justement, Ian, 63 ans, s’attendait à beaucoup plus. « Nous les avons déjà entendues, ces excuses, plusieurs fois, dit-il. Maintenant nous voulons du concret, des formes de compensation financière. Par rapport à tout ce qui est arrivé en Pologne. Tout ce qui a été détruit, pour reconstruire de nouveau. »

Le pays a perdu 17 % de sa population dans le conflit, 6 millions de personnes, dont 3 millions de juifs. Des villages ont été rasés de la carte. À trois reprises, durant la période communiste, la Pologne a renoncé à demander des compensations financières.

À écouter et lire aussi : Pologne: des commémorations de la Seconde Guerre mondiale en demi-teinte

Mais Varsovie relance aujourd’hui la question. Michal, 43 ans, a perdu son grand-père dans un camp d’extermination :  « Durant le communisme, la Pologne et l’Allemagne de l’Est étaient en réalité contrôlée par la Russie, souligne-t-il. Ce n’était pas des États libres, souverains. Donc, rester aujourd’hui dans ce statu quo, sans compensations financières, alors que la situation politique a évidemment changé depuis, ce n’est pas possible. La Pologne a le droit de réclamer des réparations. Le sujet n’est pas clos. »

C’est pourtant ce qu’affirme Berlin face aux réclamations de Varsovie. Le parti au pouvoir Droit et Justice a ouvert une commission parlementaire pour évaluer les pertes subies par la Pologne. Le gouvernement actuel réclame déjà plus de 800 milliards d’euros à son voisin.

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