La Russie s'accorde avec l’Ukraine pour échanger des enfants déplacés par la guerre
La Russie et l’Ukraine sont parvenus, grâce à la médiation du Qatar, à un accord pour échanger une cinquantaine d'enfants déplacés par la guerre, a annoncé mercredi 24 avril la commissaire russe à l'enfance Maria Lvova-Belova à Doha. Si l’Ukraine n’a pas confirmé l’accord, le président ukrainien a salué le retour le même jour de 16 enfants grâce à une médiation précédente.
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Maria Lvova-Belova a affirmé devant la presse qu'un accord avait été obtenu lors de « négociations avec la partie ukrainienne » concernant 48 enfants. « En conséquence, 29 enfants retourneront en Ukraine et 19 en Russie », a-t-elle ajouté. Elle est, comme le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale pour la « déportation » présumée en Russie de milliers d'enfants ukrainiens.
Mais, se trouvant également à Doha pour des entretiens avec les médiateurs qataris, le Commissaire aux droits de l'homme du Parlement ukrainien Dmytro Lubinets a déclaré à l'AFP qu'il ne « pouvait confirmer cette information » : les responsables russes et ukrainiens « n'ont aucun contact direct à ce sujet », a-t-il ajouté.
L'Ukraine évalue à 20 000 le nombre de mineurs ukrainiens qui ont été déportés en deux ans en Russie ou dans les territoires occupés, même si le total pourrait être bien plus élevé, ce chiffre ne concernant que les enfants officiellement identifiés. Selon Kiev, un peu moins de 400 d'entre eux ont pour l'instant été rapatriés.
En février et mars déjà, 15 enfants ukrainiens avaient été rapatriés de Russie, là aussi avec la médiation du Qatar.
Le Qatar a aidé depuis juillet 2023 à rapatrier des dizaines d'enfants ukrainiens qui avaient été transférés en Russie et dans les territoires sous occupation russe depuis le début de l'invasion russe en février 2022.
Volodymyr Zelensky annonce le retour de 16 enfants
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a pour sa part déclaré mercredi que 16 enfants ukrainiens, précédemment emmenés en Russie, se trouvaient grâce à de précédents échanges au Qatar « pour des soins médicaux, mentaux et sociaux » en compagnie de leurs proches.
Selon le président Ukrainien, « tous avaient été transférés de force en Russie, mais grâce aux efforts de médiation du Qatar, pays ami, ils ont été libérés et ont pu retrouver leurs familles », a-t-il déclaré. Cela sans commenter l'affirmation russe d'un nouvel échange.
Galia Ackermann, rédactrice en chef du média en ligne Desk Russie, veut voir un signe positif dans l’annonce des Russes. D'autant que pour la première fois, et si l’information russe s’avère vraie, les délégations ukrainiennes et russes auraient négocié directement en face à face ce nouvel échange d’enfants.
Il y a peut-être une conscience qui commence à apparaître dans l’esprit embrumé de la direction russe que ce sont, d’un point de vue international, des crimes. Et que, peut-être, ils n’ont pas besoin de ces casseroles, si l’on peut dire. Cela en plus de tous les autres crimes, destructions, etc. De recevoir encore plus de sanctions, etc. Donc, c’est peut-être le début d’un processus de libération d’une partie de ces enfants. On considère généralement qu’il y a 20 000 enfants ukrainiens qui ont été déportés en Russie. Cela ne veut pas dire qu’ils sont maltraités, mais ils sont complètement embrigadés pour leur faire oublier l’Ukraine, pour leur faire oublier leurs proches, pour les militariser, pour en faire de bons petits soldats.
« Il y a peut-être une conscience qui commence à apparaître » au Kremlin qu’ils n’ont pas besoin de « casseroles » supplémentaires, analyse Galia Ackermann, rédactrice en chef du média en ligne Desk Russie
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