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Cambodge/Etats-Unis

[Reportage] Le difficile retour au Cambodge des «Khméricains»

Quelque 43 Cambodgiens installés aux Etats-Unis ont été rapatriés jeudi à Phnom Penh. On les surnomme les « Khméricains » et ils devraient être de plus en plus nombreux : 200 anciens détenus doivent être renvoyés au Cambodge cette année. Condamnés pour des crimes comme pour des délits mineurs aux Etats-Unis, pour eux, c'est la double peine. La plupart d'entre eux ont fui le Cambodge sous le régime khmer rouge et durant la guerre civile. Certains n'ont même jamais vécu sur place.

Une vue de Phnom Penh, au Cambodge.
Une vue de Phnom Penh, au Cambodge. Getty images/Andrew TB Tan
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Avec notre correspondante à Phnom PenhJuliette Buchez

Steven a les traits tirés, comme les 42 autres Cambodgiens arrivés des Etats-Unis jeudi. Après 5 ans de prison, l'homme installé depuis 30 ans aux Etats-Unis, n'a pas pu dire à sa famille qu'il partait : « Je n'ai pas eu l'occasion de leur parler. Ils ne savent pas où je suis. On m'a envoyé à l'immigration et renvoyé au Cambodge... Je viens d'acheter un téléphone... Peut-être que je vais leur téléphoner. »

Ces anciens détenus rejoignent les 600 Cambodgiens avec un casier judiciaire expulsés des Etats-Unis depuis 2002. Quel que soit le crime, qu'ils aient purgé leur peine la veille ou il y a 10 ans, la sanction est la même : interdiction de retourner aux Etats-Unis.

C'est souvent Bill Herod de la KVAO qui leur annonce. L'ONG cherche à favoriser l'intégration des Khméricains : « On en attend 150 de plus cette année. L'administration américaine actuelle s'intéresse de près à la politique migratoire. Nous pensons que cette augmentation drastique est liée. »

Plusieurs organisations souhaitent que l'accord entre le Cambodge et les Etats-Unis soit renégocié. Fondée par des Khméricains, « 1love Cambodia » fait partie de celles-ci, mais Bobby Horn et Jimmy Hiem expliquent avoir dû recentrer leur action. « Comme nous ne pouvons pas arrêter les expulsions, on se concentre sur l'aide apportée à la communauté », explique Bobby. « C'est pour ça qu'on est là, pour leur dire "Je sais ce que t'as traversé. Viens, parle moi".» ajoute Jimmy.

1love Cambodia et la KVAO doivent dorénavant s'organiser pour accueillir les prochains expulsés qui devront reconstruire leur vie au Cambodge.

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