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Japon / Société

Japon: des fruits de luxe à prix d'or

Vendredi 22 mai, deux melons ont été vendus aux enchères au Japon pour plus de 11 000 euros. En effet, chaque mois de mai, le marché central de la ville de Sapporo se livre à une telle vente. Et ces melons cantaloups dits Yubari trouvent toujours preneurs malgré leur prix.

En 2008, deux melons Yubari ont été vendus à plus de 18000 euros.
En 2008, deux melons Yubari ont été vendus à plus de 18000 euros. AFP PHOTO/JIJI PRESS
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de notre correspondant,

Si les prix atteints par ces melons cantaloups peuvent paraître délirant, ils n’ont pourtant pas égalé cette année le record de 18 600 euros atteint en 2008, en pleine crise bancaire et financière mondiale. C’est l’ancienne ville minière de Yubari sur l’île d’Hokkaido, tout au nord de l’archipel, qui a donné son nom à cette espèce de melons, la plus prestigieuse du pays.

Que justifient de tels prix ? Comme pour tous les autres fruits vendus au Japon, les formes doivent être parfaites, les mensurations irréprochables, et leur goût, délicieux.

Dans la région de Shzuoke, au sud de Tokyo, c’est dans une serre contrôlée par ordinateur que cet agriculteur cultive ces précieux melons cantaloups. Il fait lui-même la pollinisation à la main. Il ne laisse qu’un melon par plant pour qu’il puisse croître et embellir dans les meilleures conditions possible.

Le commerce des fruits de luxe

Les melons ne sont pas les seuls fruits de luxe vendus à prix d’or au Japon. A la mi-avril, tout au sud de l’archipel, deux mangues ont été vendues pour 2 230 euros. Et en juillet dernier, une grappe de raisin Ruby roman, provenant de la préfecture d’Ishikawa, s’est vendue environ 3 000 euros, soit 82 euros le grain aussi gros qu’une balle de ping-pong.

Dans les grands magasins et les épiceries fines de Tokyo, le touriste de passage qui débarque au rayon fruits d’un grand magasin de la capitale nippone peut se demander s’il ne s’est pas trompé d’endroit et n’est pas entré par erreur dans une bijouterie. Il y a de quoi tomber à la renverse tant les prix sotn astronomiques.

Les présentations des fruits sont tout aussi exceptionnelles. Ainsi, les melons vendus aux enchères à Sapporo sont présentés dans des boîtes en bois, comme des grands crus de Bordeaux. Ils sont emmaillotés d’une résille de mousseline blanche pour éviter le moindre choc.

Quant aux pêches et aux poires de luxe, en plus, de leur petit berceau de mousseline, sont emballées dans une fine boîte de plastique transparent. L’emballage est presque aussi important que la forme et le goût du fruit.

Des fruits-cadeaux

Au Japon, pays des « omiyage », des « petits cadeaux », on achète ces fruits de luxe pour les offrir. Ces cadeaux servent à cimenter les relations sociales. Et l’estime que l’on porte à ses parents, ses collègues ou son patron se mesure au prix que l’on y met.

Cette tyrannie de l’échange de petits cadeaux a lieu non pas une mais deux fois par an. Si vous êtes de la même couche sociale, vous offrirez une petite boîte de cerises, à 60 euros pour une quinzaine de fruits. Et vous recevrez deux mangues modestes mais joliment présentées valant 80 euros. Mais si votre patron vient de vous accorder une promotion, pour lui exprimer votre reconnaissance, le melon cantaloup est incontournable. Heureusement, tous n’atteignent pas des prix aussi élevés que ceux des ventes aux enchères de Sapporo.

Néanmoins au Japon, tous les fruits, même abordables, restent chers. Pour une pomme, vous dépenserez souvent deux à trois euros. Et au pays des cerisiers en fleur, les cerises ne sont pas vendues en vrac mais dans de petites boîtes en plastique qui en contiennent parfois une dizaine à peine. Les grappes de raisin sont aussi vendues à l'unité.

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