Le faux «Beethoven japonais» bientôt héros d'un documentaire

Le faux « Beethoven japonais » va faire l’objet d’un film documentaire. Celui qui s’est fait passer pour un compositeur génial et sourd pendant dix-huit ans, avant de révéler son escroquerie, est en tournage, affirmait la presse populaire nippone jeudi. Une histoire qui, à coup sûr, se raconte.

Mamoru Samuragochi lors de ses excuses devant les caméras de télévision le 7 mars 2014 à Tokyo. AFP PHOTO/Toru YAMANAKA

Décidément, la vie des imposteurs passionne les scénaristes et les écrivains. Après L’Adversaire de l’écrivain français Emmanuel Carrère, après Arrête-moi si tu peux du réalisateur américain Steven Spielberg, Mamoru Samuragochi va devenir la star d’un film du documentariste japonais Tatsuya Mori.

Il y a effectivement beaucoup à raconter sur celui qui a commencé le piano à l’âge de 4 ans, puis s’est longtemps caché sous la silhouette massive d’un gourou aux cheveux longs et aux lunettes fumées. Mamoru Samuragochi a incarné pendant dix-huit ans l’image d’un « homme capable de dépasser son handicap ». Supposé sourd depuis l’âge de 35 ans, ce « Beethoven japonais » a composé, entre autres, la Symphonie n°1, Hiroshima, en hommage aux victimes de la bombe atomique en 1945, et la Symphonie de l’Espoir, suite au tsunami meurtrier de 2011. Il était surtout connu pour les musiques de jeux vidéos célèbres dans le pays inventeur de la console vidéo.

Mais en février l’année dernière, le mythe s’effondre. Mamoru Samuragochi reconnaît qu’il souffre de surdité partielle et qu’un professeur de musique de Tokyo lui a servi de nègre sur une grande partie de son œuvre. Depuis, Mamoru Samuragochi ressemble à un employé de bureau, il a rasé sa barbe et coupé ses cheveux et sera donc à l’affiche d’un documentaire qui doit sortir l’an prochain.