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Brésil

Brésil: les petits agriculteurs de l’État de Rondônia, entre le feu et la ruine

Le Chili va envoyer quatre avions bombardiers d'eau pour lutter contre les incendies au Brésil. Une opération financée par les pays du G7. Au Brésil comme à l’étranger, le président brésilien Jair Bolsonaro a été fortement critiqué pour ne pas avoir réagi plus rapidement pour sauver le « poumon du monde ». Depuis il a lancé une vaste opération militaire. Mais, malgré les contrôles renforcés, de nouveaux incendies continuent d’être enregistrés.

Vue aérienne d'une parcelle en feu près de Porto Velho, dans l'État de Rondônia, le 24 août.
Vue aérienne d'une parcelle en feu près de Porto Velho, dans l'État de Rondônia, le 24 août. REUTERS/Ueslei Marcelino TPX
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Avec notre envoyée spéciale à Porto Velho, Oriane Verdier

Dans l’État de Rondônia, les agriculteurs jouent maintenant à cache-cache avec la police. Face à la dimension politique qu’a prise la situation, les patrouilles de contrôle se sont multipliées. Le but affiché par les autorités est d’empêcher que de nouveaux brûlis soient pratiqués.

La technique du brûlis est utilisée depuis plusieurs années afin d’aplanir définitivement des parcelles de forêts amazoniennes et de les rendre cultivables. Ainsi, après quelques kilomètres à rouler au milieu de la forêt, on découvre souvent des terrains entièrement brûlés. D’autres ont déjà été travaillés et sont utilisés pour l’élevage de bovins.

Vide juridique

Cette situation est due entre autres à un vide juridique. Les zones concernées se trouvent à la lisière de l’actuelle forêt amazonienne. Il y a 18 ans, elles ont été réparties par le gouvernement en parcelles à de petits agriculteurs afin qu’ils en cultivent quelques hectares et qu’ils se chargent de préserver le reste à l’état naturel.

Ces derniers affirment n’avoir reçu aucune des subventions promises par l’État pour les aider à cette tâche. Beaucoup ont vendu de manières officieuses les terrains qu’ils n’avaient pas le droit de céder à des propriétaires plus riches. Ces derniers ont agrandi petit à petit les terres cultivées au-delà des quotas autorisés initialement.

Quel coupable ?

Sergio est agriculteur. Illettré, il a acheté des terres en espérant pouvoir donner un avenir meilleur à sa famille. Alors que derrière lui, un de ses terrains est en feu. Il affirme en nous en éloignant que s’il faut trouver un coupable, ce sera le Parti des travailleurs de l’ancien président Lula.

« Je ne suis fidèle à aucun parti. Mais le Parti des travailleurs a détruit notre pays et maintenant il veut passer pour le gentil dans l’histoire. Le PT est très lié à la presse et la presse déforme beaucoup de choses. »

« Une illusion »

Mineiro a bénéficié de la politique environnementaliste du gouvernement de Lula, instaurant que les agriculteurs ont la responsabilité de protéger une partie de la forêt amazonienne en échange du droit d’en cultiver une portion. Aujourd’hui, ruiné, il ne croit plus en rien.

« Ce n’était qu’une illusion. Parce que l’argent de Brasilia, censé nous aider, a disparu. Personne ne sait qui l’a dépensé. Il y a beaucoup de politique au milieu de tout ça. Personne ne dit la vérité »

Pour gagner un peu d’argent, Mineiro offre à boire aux petits agriculteurs perdus comme lui au milieu des pistes de terre. Il n’est que midi mais son unique client titube déjà. Lui ne brûle pas ses terres, il les a laissées à l’abandon.

► Lire aussi : Brésil: avec les incendies de forêt, à Porto Velho les habitants suffoquent

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