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Etats-Unis

Ingérence russe: l'ex-directeur de campagne de Trump écroué jusqu'à son procès

Paul Manafort, l'ancien chef de campagne de Donald Trump, dormira en prison. La justice a révoqué sa liberté conditionnelle ce vendredi 15 juin. Il a été accusé début juin de tentative de subornation de témoins dans l'enquête sur les soupçons d'ingérence russe dans la campagne présidentielle.

Paul Manafort à son arrivée à la cour fédérale de Washington DC, le 15 juin 2018.
Paul Manafort à son arrivée à la cour fédérale de Washington DC, le 15 juin 2018. REUTERS/Jonathan Ernst
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Deux procédures sont en cours contre Paul Manafort dans le cadre de l'enquête sur les soupçons d'ingérence russe. L'ex-chef de campagne de Donald Trump avait été placé fin octobre dernier en résidence surveillée avec port de bracelet électronique lors de son inculpation.

Mais d'après le procureur Robert Mueller, Paul Manafort fait pression sur les personnes qui pourraient être appelées à témoigner lors de ses procès. Ces derniers mois, toujours selon le procureur, il a régulièrement essayé de contacter ses deux anciens associés, par téléphone et SMS, pour infléchir le cours de l'enquête.

La juge de la cour fédérale de Washington DC a estimé ce vendredi que Paul Manafort avait trahi la confiance de la justice, elle l'a donc placé en détention préventive jusqu'à la date de ses procès. Le premier pour fraude fiscale et bancaire et lobbying illégal doit débuter le 25 juillet. Le second pour conspiration contre les Etats-Unis est prévu en septembre prochain. Au total, plus de 30 chefs d'accusation sont retenus contre le consultant politique.

Paul Manafort a été écarté de la campagne de Donald Trump quand ses liens avec les cercles pro-russes d'Ukraine ont été révélés. Il a notamment travaillé pendant des années comme lobbyiste pour l'ex-président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch.

Vers une grâce présidentielle ?

Mais Paul Manafort n’a pas encore été lâché par la Maison Blanche, commente notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier. Juste après qu’une juge fédérale a décidé de révoquer la liberté conditionnelle de l’ancien directeur de campagne de Donald Trump, un des avocats du président a estimé « que tout ça pourrait être nettoyé avec quelques grâces présidentielles ».

Le message est clair : malgré les 30 chefs d’inculpation contre lui, allant de la fraude fiscale jusqu’à la conspiration contre les Etats-Unis, la meilleure chance du consultant politique est de tenir bon et de ne pas collaborer avec la justice. Problème : la grâce présidentielle ne concerne que les crimes fédéraux et les procureurs de certains Etats se sont dits prêts à l’inculper eux aussi pour empêcher Trump de le protéger.

Paul Manafort a officiellement travaillé moins de cinq mois comme directeur de campagne, mais son activité de lobbyiste l’a si souvent amené à Moscou et à Kiev qu’il est nécessairement au coeur de la tentaculaire enquête sur la potentielle ingérence russe. Et si son incarcération est évidemment motivée par la tentative de subornation de témoin, le procureur spécial espère sans doute aussi qu’elle le fasse réfléchir alors qu’il risque techniquement plusieurs centaines d’années de prison.

Dans la journée, Donald Trump a dit que le traitement infligé à Paul Manafort était injuste. Parlant d’une « peine » alors qu’il n’est pas encore question de condamnation, il a estimé qu’on le traitait comme s’il était un chef de la mafia.

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