Etats-Unis: le difficile forcing pour passer un texte remplaçant l'Obamacare

Votera... votera pas... Le Sénat est au centre des regards aux Etats Unis. Ses élus doivent se prononcer cette semaine sur la réforme du système de santé, autrement dit le remplacement de l'Obamacare. Un point clé du programme de Donald Trump. Mais le projet de substitution est loin de faire l'unanimité. Hier lundi, le Congrès a publié une projection budgétaire qui alimente un peu plus la polémique : si la réforme est adoptée, 22 millions d'Américains perdront leur assurance sociale sur dix ans, mais le déficit américain sera dans le même temps allégé de 321 milliards de dollars. Plusieurs sénateurs républicains pèsent toujours le pour et le contre...

Donald Trump, le 23 juin 2017 à la Maison Blanche. REUTERS/Carlos Barria

Avec notre correspondante à Washington,  Anne-Marie Capomaccio

Moins de subventions pour le planning familial et pour Medicaid, l'assurance santé des plus démunis. Plus d'obligation de s'assurer. Moins d'impôts. La conséquence sera visible sur dix ans, d'après le bureau d'Analyse du budget.

Le déficit s'en portera mieux, mais les Américains vont revenir à la situation d'avant Obamacare : ils seront 22 millions à perdre leur assurance sociale. Aussi, les démocrates, comme le sénateur Cardin, ont immédiatement réagi. « Vingt-deux millions de personnes qui perdent leur couverture, c'est inacceptable ! Des gens ayant vraiment besoin de soins seront sans assurance pour couvrir ces soins. Vous créez un système qui va faire du mal à beaucoup de gens. »

Encore trop cher pour l'extrême droite, pas assez généreux pour les modérés

Les républicains sont restés discrets. C'est pourtant au sein du parti conservateur, majoritaire de deux voix seulement, que se joue le vote de cette loi. Cinq d'entre eux, pour des raisons très différentes, ont déjà manifesté leur opposition au texte sur la santé. Trop cher encore pour l'extrême droite, pas assez généreux pour les modérés.

La hiérarchie républicaine doit absolument gagner des votes pour permettre au président Trump de tenir cette promesse essentielle de la campagne. Elle annonçait lundi 26 juin son intention de revoir sa copie, sans dire dans quel sens elle entend faire un effort.

Tous les récents sondages indiquent que plus de 50 % des Américains veulent garder leur assurance santé.

→ À la Une de la revue de presse des Amérique : Le texte censé remplacer l'Obamacare