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Migrants / Italie

Les opérations de sauvetage de migrants s'enchaînent en Méditerranée

Un nouveau drame s'est déroulé au large des côtes libyennes, en mer Méditerranée. Selon un bilan encore provisoire, au moins 45 migrants ont péri après avoir tenté la traversée qui leur aurait permis de se rendre en Europe. D’après la marine italienne, plus de 130 autres personnes ont pu être sauvées. Il s'agit du troisième naufrage en trois jours en mer Méditerranée et ce bilan pourrait encore s'alourdir dans les prochains jours.

La marine italienne s'apprêtant à secourir des migrants sur un bateau en train de chavirer, le 25 mai 2016.
La marine italienne s'apprêtant à secourir des migrants sur un bateau en train de chavirer, le 25 mai 2016. Marina Militare
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Depuis le début de la semaine, c'est une succession ininterrompue d'opérations de secours qui sont menées en pleine mer dans des conditions dramatiques. Selon les chiffres rendus publics ce vendredi 27 mai par les autorités italiennes, 12 000 migrants ont été secourus en cinq jours, et 2 000 pour la seule journée de vendredi.

En trois jours, la marine italienne a dénombré entre 70 et 80 noyés, mais il pourrait y avoir en réalité plusieurs centaines de disparus depuis le début de la semaine. Le nombre de morts est impossible à établir avec précision.

→ A (RE)ECOUTER : «La fermeture des frontières européennes n’a pas dévié les flux migratoires»

Si ces chiffres sont impressionants, ils ne sont malheureusement pas si surprenants, selon Federico Fossi, l'un des porte-parole de l'agence onusienne à Rome. « L’an dernier toute l’attention s’est focalisée sur la mer Egée et sur l’arrivée de Syriens, d’Afghans d’Irakiens par la route des Balkans. Aujourd’hui, on se tourne à nouveau vers la Méditerranée. Mais ce qui se passe ici n’a rien de nouveau, même ce pic d’arrivée cette semaine. On s’attendait à une augmentation au mois de mai, en raison du beau temps, c’est traditionnellement le début de la saison des arrivées en mer. On va voir comment ça va évaluer dans les prochaines semaines mais jusqu’à présent les chiffres sont à peu près les mêmes que l’année dernière à la même époque », analyse-t-il.

Bateaux de pêcheurs

Si la météo clément est une des raisons qui expliquent cette hausse brutale du nombre de traversées et de naufrages ce mois-ci, il y en a un autre également évoquées par les autorités italiennes et les nations unies : le recours de plus en plus fréquent à des bateaux de pêche, plus gros et en très mauvais état. Auparavant, les passeurs libyens n’utilisaient que des canots pneumatiques, des embarcations tout aussi instables, mais pour lesquels, paradoxalement, les opérations de secours étaient plus faciles à effectuer.

Selon Florence Kim, porte-parole de l'OIM, l'Organisation Internationale pour les Migrations, les passeurs utilisent des embarcations de plus en plus grosses. Ce que l'on peut remarquer dans les derniers naufrages, explique Florence Kim à RFI, « c'est qu'il s'agit d'embarcations que l'on ne voyait plus trop en Méditerranée, grâce notamment aux opérations militaires qui détruisent ces embarcations de bois. Ces bateaux de pêche peuvent contenir jusqu'à 600 ou 700 personnes », ce qui explique le nombre important de victimes en cas de naufrage.

« On aura à compter beaucoup d'autres victimes »

Ce nouvel afflux de migrants inquiète bien évidemment les ONG humanitaires qui assurent le secours et l’assistance des réfugiés. C’est le cas de Médecins sans frontières qui appelle la communauté internationale et l’Union européenne à beaucoup plus de responsabilité dans la gestion de cette crise.

« On est bien conscient que les activités de sauvetage maritimes ne peuvent pas être la solution. Le nombre de naufrages nous montre qu’on ne sera jamais capable de patrouiller dans toute la méditerranée. Jusque là la réponse qu’on a vu est toujours la même de la part de l’UE et de la communauté internationale : des mesures dissuasives donc fermetures des frontières avec l’objectif général de renvoyer les gens d’où ils viennent dans des conditions pas possibles. Ce n’est pas une solution viable. Il y aura toujours des risques pris par des populations désespérées à la recherche de conditions sûres. Et on aura à compter beaucoup d’autres victimes dans les mois à venir », déplore Stefano Argentino, de MSF.

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